Vivre sa vie

Mathieu Kassovitz parle dans sa barbe et répète les mots empruntés aux Résistants qu’il rencontre dans les couloirs de l’hôtel Lutétia. « Cigarettes ? – Ah non, je n’aime que les anglaises. »
Le deuxième long-métrage de Jacques d’Audiard, Un héros très discret, est une histoire d’arnaque et de heureux hasards. Albert Dehousse refuse de vivre la vie d’une coquille vide et profite de la Libération pour s’inventer un pedigree de résistant. Tout s’apprend ou presque, affirme dans un sourire Jean-Louis Trintignant en Albert Dehousse vieillissant. Un inattendu sursaut éthique saisit Albert fraichement nommé lieutenant-colonel en charge de l’épuration à Baden-Baden.
La mine ingénue de ce héros à l’allure d’un personnage de Patrick Modiano ne laisse rien paraître de ses mouvements de l’âme.


Qu’est-ce qui anime Albert : l’ambition, la gloire ou le simple désir de devenir quelqu’un ? C’est à ce mystère et à la force du récit qu’Audiard doit le charme de son film.

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le 15 avr. 2020

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Marthe_S

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