Petite inquiétude pendant les premières minutes de A white, white Day, le deuxième film de Hlynur Palmason après le très étrange Winter Brothers. L'entame du film est très symbolique et n'annonce en rien la narration rugueuse qui va venir. Une histoire de deuil, de vengeance ou de résilience, l'on ne sait pas encore trop mais cela ne sera pas dans un registre hollywoodien, c'est une certitude. Le film ne cherche pas du tout à séduire avec son héros tourmenté par une jalousie tardive et plus taciturne qu'un glacier islandais. L'acteur qui l'interprète, Ingvar Sigurdsson, que l'on connait bien, est d'ailleurs tout à fait prodigieux. Le côté abrasif de A white, white Day est heureusement atténué par la très belle relation entre le personnage principal et sa petite-fille, une gamine extraordinaire dont l'intelligence intuitive compense la lourdeur des machos qui l'entourent. Moins chiadé et arty que Winter Brothers, beaucoup plus accessible et surtout extrêmement émouvant in fine, le deuxième long-métrage de Palmason est à l'image des paysages islandais : rude et parfois austère mais très beau, à condition que le climat soit apaisé.