Paye ta claque d'originalité et d'esthétisme !
Scarlett Johansson n'arrête plus de tourner mais il y a à boire et à manger... Et puisque les deux films sont sortis la même année, je dirais que Under the Skin est un peu l'anti-Lucy. C'est un film lent et intelligent.
D'ailleurs, dès l'intro j'ai compris que je n'allais pas assister à un film comme les autres, intrigué d'abord par un visuel épuré, puis par une atmosphère sonore magistrale des plus angoissantes...
Et s'il n'y avait que l'atmosphère... Le début du film se révèle être carrément malsain : la belle créature que l'on suit n'est pas là pour plaisanter, on ne sait pas exactement ce qu'elle fait et encore moins ce qu'elle veut des hommes qu'elle alpague... Et très vite, sur une plage écossaise (les paysages du film sont magnifiques), on atteint des sommets d'effarement. C'est d'ailleurs à partir de ce moment-là que l'on comprend qu'on assiste à un phénomène, bien qu'encore impalpable.
Et lorsque arrivent les premières explications sur ce que deviennent ces messieurs, c'est la réalisation de Jonathan Glazer qui fascine : l'univers et les images sont surréalistes, esthétiques, tragiques, on nage en plein cinéma expérimental fantastique. Scotchage en règle.
Alors jusque-là c'était beau, terrible, étrange, mais un cap supplémentaire sera franchi avec l'entrée en scène d'un acteur atteint de neurofibromatose ; et outre le choc et la fascination évidentes, on rentre dans de l'émotion forte qui remue les tripes, tandis que le film, comme le personnage de Scarlett Johansson, prendront un tournant plus cérébral...
Et dès lors le chasseur devient chassé à force d'humanisation jusqu'à devoir s'isoler et abandonner sa "quête" (?) dans un final émouvant, énigmatique, et surtout très poétique.
Under the Skin est un long-métrage hors du commun, une expérience unique, qui manque peut-être un peu de rythme à première vue, mais étais-je seulement prêt à voir un tel film ? Certainement pas. Il me faudra donc un autre visionnage pour peut-être le porter aux nues...