Une femme douce par Hunkarbegendi

Je ne juge pas ici le film en tant qu'adaptation d'une nouvelle de Dostoievki (La Douce), car je ne l'ai pas encore lu (mais ça ne saurait tarder). Je le juge en tant que tel. Car sans avoir lu la nouvelle, je peux déjà voir les défauts de l'adaptation de Dostoievki au Paris de la fin des années 60.

Je retrouve Bresson avoir vu il n'y a pas longtemps son insipide Lancelot du Lac, dont je me souviens du jeu d'acteurs. Ici, c'est presque pareil, ils disent leur texte de manière monocorde/monotone (bon, vous me direz pour la fille, elle va se suicider, donc ça peut se justifier, mais c'est pareil pour le mec), et comme le texte d'origine est littéraire, qu'il vient d'une autre époque et d'un autre pays, sans adaptation de ce texte lui-même, ça créée quand même un décalage pour ne pas dire un problème.

On sent encore une fois que toutes les interrogations propres à l'œuvre de Dostoievski sont quasi absentes ici. On ne comprend pas les motivations des personnages, et principalement de la jeune suicidée dont il semble que ce soit pourtant l'objet de l'œuvre. Beaucoup de scènes nous montrent le personnage du mari monter et descendre les escaliers, ou de sa voiture. Au final le film n'est pas long mais on s'y ennuie légèrement. Beaucoup de scènes inutiles gardées au profit de scènes probablement plus utiles.

Le seul charme de ce film est de voir (un peu) le Paris de l'époque. Et la beauté de Dominique Sanda. Je reviens à cette critique quand j'aurai lu la nouvelle de D.

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le 20 nov. 2023

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