Variation autour du long métrage horrifique à concept aujourd’hui à la mode, tels les deux volets Happy Death Day (Christopher Landon, 2017 puis 2019), Until Dawn échoue à restituer le cauchemar vidéoludique de son modèle tant il enferme ses personnages dans un cahier-décharge publique du genre, palliant son incapacité à surprendre – mais est-ce là une incapacité ou une absence de volonté ? – par des plans destinés à faire sursauter le spectateur, par une musique tonitruante et un montage nerveux. L’impression première est la lassitude, à l’origine d’un ennui tenace face à un récit prévisible et redondant.
David F. Sandberg divertit, verbe entendu dans son sens étymologique : il détourne notre attention sinon portée sur les clichés et les incohérences, plagie sans vergogne nombre d’œuvres extérieures qu’il citerait, à n’en pas douter, comme autant de références auxquelles rendre hommage. On pense, entre autres, au monstre déformé de It Follows (David Robert Mitchell, 2014) ou de It (Andrés Muschietti, 2017), aux créatures de The Descent (Neil Marshall, 2005), à ce plan iconique sur la main de la saga Evil Dead (Sam Raimi, entre 1981 et 1992), à l’alternance entre obscurité et pénombre lumineuse empruntée à Lights Out (2016), signature du petit maître oblige… De plus, le film inscrit cet « escape game » dans un contexte de catastrophe et d’expérimentations pseudo-scientifiques incarné par un antagoniste grotesque, simplification offerte à l’intrigue originale. Malgré des effets violents réussis et parfois amusants, Until Dawn se voit et aussitôt s’oublie, la faute à une absence d’ambitions narratives et cinématographiques.