La Palme et la religion : Cannes est souvent le terrain de bien des protestations, les huées et les sifflets, les gens qui sortent de la salle pendant la séance... Le public a ses caprices, et les pays aussi ! Et donc Viridiana ou quand Buñuel a enflammé le Vatican et le régime franquiste ceux-ci jugeant le film impie et blasphématoire. Le festival, c'est un symbole de défense de l'art, du cinéma, de la liberté. On honore la création artistique avant tout et la quintessence de Cannes est d'offrir la Palme à un film audacieux (on n'est pas aux Oscars ici, on parle cinéma !). L'œuvre de génie de Buñuel aura beau s'attaquer à la religion et à la perversion de la foi, à la bourgeoisie, à l'absurdité de l'homme et à sa nature bestiale, on ne pourra que la célébrer. Buñuel ose pointer sa caméra, parfois aux frontières du surréaliste, sur la corruption du monde. Voir un cinéaste de cet acabit recevoir la récompense suprême est un bonheur inestimable pour un cinéphile. Et l'art subversif n'a jamais eu autant sa place qu'à Cannes.