Kevin, le petit mal entendu
Je suis bien obligé de vous l'avouer, j'attendais autre chose de ce "we need to talk about Kevin".
D'où cette question, brûlante: ça vient de moi ou du film ?
J'attendais quoi, au juste ? Connaissant le sujet général, je m'étais imaginé que la trame dramatique tournait autour de l'éducation Kevin. Un Kevin qui commet l'irréparable, on le comprend vite, même sans avoir eu vent du sujet. Je pensais que le thème du film tournait autour de cette question: comment et pourquoi cette enfance avait mal tourné (si tant est qu'il puisse toujours y avoir une explication).
Au lieu de quoi une réponse nous très rapidement donnée: le petit Kevin est mauvais dès les premières secondes de son existence (les cris, bébé) et adopte dès les premiers jours de sa vie une attitude dont il ne se départira jamais. Dès lors, qu'il soit devenu méchant parce que sa mère ne le comprend pas ou que sa mère ne le comprend pas parce qu'il est méchant revêt une importance bien secondaire, vous en conviendrez. Pas de quoi faire un film sur cette simple question, me semble-t-il.
Le truc, c'est que d'un film au potentiel puissant et relativement novateur, on se retrouve avec un film de genre, pas mauvais au demeurant, et même avec quelques belles idées de mise en scène et une très belle palette d'interprétation (Tilda Swinton, ça y est -maintenant je retiens son nom- particulièrement impressionnante) mais tout sauf inoubliable.
Et pour en revenir à ma question introductive (vous connaissez peut-être mon fort côté narcissique) je ne peux m'empêcher de me dire que c'est le film qui a raté sa cible.
Contrairement à Kevin.