Comment rendre l'air d'un récit irrespirable, simplement pat ses dialogues et de quelques ellipses bien senties ? Il suffit de demander au cinéma iranien, en général, et à Saeed Roustae, en particulier, dont le Woman and Child représente un thriller émotionnel à haute tension, qui 'n'en finit pas d'aller crescendo au risque de susciter quelque apnée chez ses spectateurs. Il s'agit bel et bien d'un mélodrame, d'une traversée de l'enfer pour son héroïne principale, que d'aucuns jugeront peut-être un peu trop riche en péripéties dramatiques et éventuellement trop féministe, aussi ? Soyons sérieux, s'il pousse le bouchon très loin et joue avec nos nerfs, au point d'envisager pire encore que les situations décrites, c'est parce qu'il y a une qualité et une maîtrise de l'écriture confondante et une mise en scène aussi efficace et charnue qu'un Scorsese ou un Schatzberg des années 70. D'une intensité constante, Woman and Child est interprété notamment par des actrices de 3 générations successives, avec Parinaz Izadyar, sublime d'humanité et de cruauté, dans le rôle principal. Dans ses meilleurs moments, le film rappelle indéniablement le cinéma d'Asghar Farhadi, mais en plus âpre et en plus machiavélique, si tant est que cela puisse être possible.