Bien sûr : c'est l'auteur de La Loi de Téhéran! Je ne le savais pas pendant la projection, mais maintenant tout s'explique. Ce qui serait ailleurs un mélo surchargé prend ici une ampleur folle, l'état de tout un pays à partir des dysfonctionnements d'une famille. Comme dans Téhéran et dans Leila et ses frères, il y a cette virtuosité du plan d'ensemble au détour d'un travelling latéral, cette façon de faire lien entre le drame local et le mouvement social. Encore une fois, on frôle le chef d'œuvre.
Une femme au visage plastifié d'un masque de beauté : fantôme pétrifié au milieu d'autres silhouettes dans une salle d'attente. L'effroi guette, mais les scènes sont légères. Dans cette famille aimante, la mère baguenaude en cachette avec un homme marié, le petit-fils fait les 400 coups. Quand le drame arrive, il est foudroyant. Implacable et tragique mécanique du scénario : du Farhadi revisité par Truffaut.
Une famille où chacun tente de pousser les murs pour devenir le personnage principal, ou à tout le moins, maintenir son existence. Dans un pays sans Justice, le Tribunal pour seul horizon.