Film de photographe (no shit).
Jr se fait plaisir avec les images qui bougent et en profite un max. Du coup, on se retrouve avec des effets un peu cheap et inutiles (surtout dans la partie sur la favela brésilienne).
Mais hormis ces effets de style, il n'y a pas grand chose à reprocher à Women are Heroes. Les témoignages sont simples, intelligents et rondement menés. Par exemple, la fillette brésilienne de six ans possède un aplomb surprenant devant la caméra. Mais surtout, le travail d'effacement de Jr est remarquable et d'autres cinéastes venus du Street Art auraient quelques leçons à prendre (notamment Banksy avec son documentaire qui hurle en lettres de feu " MOI ").
Parce que parcourir le monde en accrochant ou en affichant d'énormes tirages de nos propres photographies, ça pourrait être le fantasme ultime d'un mégalo-maniaque. Pourtant, par la technique du portrait utilisé, le photographe disparaît totalement derrière son sujet. Et quand son sujet commence à raconter sa vie, le photographe n'est plus qu'un souvenir.
Allez, il y a bien quelques défauts. Un montage qui laisse penser tous les quarts d'heure que nous sommes en face de la fin du documentaire. Quelques séquences mélo faites pour faire pleurer les chaumières. La vision des hommes comme destructeurs égocentriques (l'homme n'obtient la parole qu'au milieu du film, pour dire " la prochaine fois, revenez avec un projet pour les hommes ". Avant, son apparition marque le age d'une séquence à une autre et à chaque fois, il détruit quelque chose avec son marteau).
Mais Women are Heroes vaut tout de même le déplacement. Avec votre maman, votre copine ou votre pote misogyne.