L'objectif de Bounce and collect est simple : faire tomber trois balles d'un gobelet et les multiplier en les faisant er dans un circuit. Aucun skill requis, aucun gameplay. Il faut parfois de nombreuses minutes pour évacuer toutes les balles, sans rien à faire d'autre que regarder sa batterie se vider à la vitesse d'un compte de Balkany.
Bounce and collect c'est comme le Truman show ou le fil Facebook de votre oncle antivax : tout y est faux, tout n'est qu'apparence. Mais il ne vous prend pas en traître, il ne fait pas semblant. Les niveaux sont entièrement aléatoires. Il n'y a aucune progression de difficulté. On gagne mécaniquement des étoiles qui ne servent à rien. Il y a un classement mondial totalement fake qui change à chaque partie.
Jouer à Bounce and collect, c'est comme aller travailler ou manger de la pastèque. On sait qu'on ne devrait pas, on sait que ça ne sert à rien, que ça ne fait que nous confronter à l'absurdité d'une existence qui gaspille un temps pourtant si précieux. Et pourtant on recommence, on y retourne, encore et encore, jour après jour.
Finir Bounce and collect c'est comme bénéficier d'un échelon accéléré dans la fonction publique. C'est un puissant sentiment d'accomplissement, un bonheur intense mêlé d'une profonde émotion. Et puis soudain vient le vide, l'absence, comme un immense point d'interrogation qui jaillit du néant et nous interpelle : "Et maintenant ? Que vas-tu faire ? Pourquoi continuer ? Quel sens donner à ce qui reste de cette existence ?".
Bounce and collect n'est pas un jeu. C'est l'incarnation de la vacuité, l'expérience fondamentale de la servitude volontaire, le questionnement intrinsèque du sens de l'existence. C'est un plongeon dans l'abîme du temps qui e, un miroir grand ouvert sur l'absurdité du quotidien, l'aboutissement de la quête nietzchéenne du nihilisme total.
Alors jouez à Bounce and collect. Ou n'y jouez surtout pas. Je ne sais pas. Je ne sais plus.