Resident Debile

Dans la vie, les mauvaises décisions arrivent à la chaîne :

"Et si on se servait de la licence Alone in the Dark pour faire un rip-off de Resident Evil ?" Infogrames, 2001

"Et si on adaptait le jeu sur Game Boy Color ?" Infogrames, 2001

"Et si, sur les 660 jeux sortit officiellement sur Game Boy Color, on sortait celui-là sur l'émulateur de la Switch ?" Nintendo, 2023

"Et si j'essayais de faire ce jeu ?" Moi, 2023

J'espérais vraiment que Nintendo avait une bonne raison de ressortir ce jeu : c'était peut-être une pépite cachée qui avait des qualités sous-estimées. Ou bien il mettait en valeur des qualités sous-estimées de la Game Boy Color.

Hé bah non. C'est aussi nul que ce que vous imaginez.

Le jeu de base sur Dreamcast et Playstationétait un survival Horror où le joueur devait explorer un manoir mystérieux rempli de monstres, trouver des clés et résoudre des enigmes, pour ouvrir différentes portes. Pour cela, il avait le choix entre jouer Aline ou Carnby (qui ne ressemblait plus du tout à celui du premier Alone in the Dark.) Et... c'était plutôt une copie de Resident Evil (jusque dans le laboratoire caché en sous-sol) mais avec un système de lumière avec les lampes torches.

Si le jeu était assez moyen, l'adaptation Game Boy Color lui faisait perdre tout sens : on élimine Aline (que l'on voit juste dans des cut-scene) et on place un Carnby dégueulasse se baladant dans une bouillie de pixel colorés. Game Boy oblige le scénario est réduit à sa caricature : toute l'île ne sert qu'aux expérimentations d'un milliardaire qui veut la puissance des démons (pour devenir tout puissant.)

Le gameplay est réduit à sa pure expression : vous vous baladez dans des couloirs et collectez des objets (indiqués par un point scintillant) vous permettant de temps à autre de débloquer un age et d'aller plus loin dans votre exploration. Et parfois, vous avez le droit à des scènes de bataille contre des ennemis vus de dessus : des araignées, des chiens zombies, des singes zombies et un quatrième ennemi. Et le maniement est à la croix directionnelle de gameboy, autant dire que vous allez souvent vider votre chargeur de pistolet dans le vide.

Après, bon, j'ai plus de peine pour les développeurs qui ont été obligés de répondre à cette demande absurde qui avec la meilleure volonté du monde donnerait une expérience de jeu assez médiocre.

Le jeu se termine en moins de 2 heures... sauf si comme moi, vous avez utilisé trop de munitions et que le jeu vous dit "t'as plus de quoi te battre, Game Over" sans te donner une seule chance d'en avoir à nouveau. Par chance j'avais plusieurs sauvegarde et j'en ai pris une bien en amont sinon, j'aurais été obligé de me retaper tout le jeu.

Bref, ez votre chemin.

Temps de jeu : 144 minutes.