Bright Memory : Infinite est la version 2.0 de Bright Memory, un petit projet porté par le développeur FYQD-Studio. Et par développeur, je ne parle pas d'une équipe entière. En effet, si on excepte quelques domaines comme le doublage ou la musique du jeu, ce FPS chinois est le fruit du travail d'une seule personne : Zeng Xiancheng.
Cette information en tête, on ne peut qu'être épaté par le rendu graphique du jeu. Réflexions, particules, végétation... la fidélité est l'atout principal de Bright Memory : Infinite, ce qui en fait une excellente démo technique. Pëut-être un peu trop, car le côté très plastique et plan-plan de la direction artistique fait davantage penser à un test 3DMark qu'à un jeu vidéo avec son propre mérite. Et ce serait dommage, car le jeu dispose d'un gameplay jouissif à base de gunfights nerveux et mobiles à la Doom Eternal (enfin presque) avec une bonne intégration des attaques et parades à l'épée. C'est souvent confus, mais on arrive quand même à y trouver son compte dans les phases d'action. Bright Memory propose également des situations variées (plateforme, infiltration et même conduite) même si ce n'est pas toujours réussi.
Il y a cependant un écueil majeur qui, bien qu'excusable au vu du processus de développement, a gâché mon expérience : son côté rétrograde. Car si le jeu est bien ancré en 2021 en ce qui concerne ses visuels, il est resté en 2005 dans son feeling général, entre les scripts rigides et la mise en scène d'un dirigisme exacerbé (déplacements en cinématique ingame, objectifs trop mis en évidence,...). La courte durée de vie n'aide pas, imposant un rythme où les situations alternent frénétiquement entre poncifs éculés du FPS militaire et spectacle quasi-absurde. De toute évidence, FYQD a fait exactement le jeu qu'il avait imaginé dans sa tête. Peut-être que cela explique le petit côté beauf du jeu (en témoigne la présence de costumes en DLC pour l'héroïne) ... mais je m'avance un peu.
Amateurs de jeux de tir, vous erez deux heures sympathiques avec Bright Memory : Infinite, surtout si vous avez une machine à faire pleurer et que vous cherchez à satisfaire une certaine nostalgie pré-Crysis. N'en attendez simplement pas trop de lui.