Les limbes de mes nuits sont plus belles que vos jours
Catherine est le premier jeu d'Atlus sur les consoles de salon de la génération actuelle. Précédé par un buzz important suscité par les premières images de ladite Catherine en petite tenue et dans des poses évocatrices, le jeu s'est très bien vendu au Japon et aux Etats-Unis, tandis qu'une sortie européenne est désormais prévue.
Il s'agit d'un jeu mettant en scène Vincent, un trentenaire dont la fiancée, Katherine, veut que leur relation prenne un tour plus sérieux. Perdu dans ses pensées, il est accosté par la court vêtue Catherine. Après une nuit de cauchemar, il se réveille en sursaut au matin, mais il n'est pas seul dans son lit ...
Le jeu est un puzzle game ardu, où le héros, en caleçon et cornes de bélier sur la tête, doit se frayer un chemin jusqu'en haut d'une pile de blocs cubiques, sur les conseils d'un mystérieuse voix qui le prévient qu'il va mourir s'il ne se dépêche pas. A cet effet, il peut tirer / pousser certains blocs, et peut créer des escaliers. Il faut noter qu'il peut (et doit) se servir des arètes des cubes pour faciliter sa progression. Chaque nuit depuis qu'il a rencontré Catherine, c'est la même galère qui recommence.
Catherine est à mon sens un jeu vraiment adulte. Non pas pour sa violence (certes présente mais plus de l'ordre de l'humour noir) ni pour son érotisme, survendu au moment des premiers visuels du jeu. Il n'y a pas plus de scènes de sexe ou de nudité que dans un épisode de Desperate Housewives, et les tenues et poses de Catherine ne sont pas plus scandaleuses qu'un clip de Lady Gaga. C'est d'un point de vue de ses personnages et de ses thématiques, mises en scène de façon parfois anxiogène et dérangeante, mais ni plus ni moins que dans les Persona, que la dimension mature du jeu se révèle : le age à l'âge adulte, la fidélité, l'engagement. C'est à ma connaissance le premier jeu à aborder ces sujets de manière réaliste (hormis les phases durant les cauchemars, évidemment).
Pour son premier jeu sur console current gen, Atlus frappe un grand coup. Un jeu bien plus profond que le buzz racoleur qu'il a provoqué, un gameplay simple mais addictif. J'attend désormais avec impatience un Persona 5 qui démontrerait que le RPG japonais n'est pas mort et enterré sur consoles de salon.