Human after all
Développé par Jump Over The Age à qui l’on doit l’exceptionnel In Other Waters, publié par Fellow Traveler et illustré par Guillaume Singelin, Citizen Sleeper est un RPG narratif dans lequel on...
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le 4 mai 2022
6 j'aime
Citizen Sleeper aurait pu être un classique de littérature SF, une super série ou un très bon film, probablement un bon jeu de société ou jeu de rôle parfaitement pensé mais non, Citizen Sleeper a simplement décider d'être un très grand petit jeu vidéo.
Pour comprendre en 30 secondes, dans Citizen Sleeper on incarne un "sleeper", littéralement, c'est à dire une enveloppe physique artificielle reproduisant le corps d'un humain existant quelque part, cet humain ayant choisi de se vendre à une grande entreprise en charge d'un business un peu lugubre. Bref, on se réveille dans la peau de quelqu'un qui ne se souvient de rien de la vie de cet humain dont il est la copie mais qui sait qu'il s'est échappé de cette corporation à qui il appartient et qui va chercher à remettre la main sur lui.
A partir de là l'aventure va être faite de survie dans un premier temps, c'est à dire trouver un moyen dans la station de répondre à nos besoin de "sleeper" et dans un avenir plus lointain de peut être s'enfuir le plus loin possible de cette entreprise lancée à nos trousses. Toute l'histoire n'est en réalité ni dans la survie, ni dans l'objectif final mais dans ce que cette station et ses habitants vont devenir pour nous au détours des personnages que l'on rencontre et des histoires que l'on partage.
Citizen sleeper nous propose une superbe histoire faite avant tout de relations humaines baignées dans un univers SF parfaitement maitrisé. L'alliage des deux, dans une aventure de 6/7 rend l'expérience de jeu super satisfaisante.
La force de l'histoire de Citizen Sleeper c'est donc d'être un très bon récit de science fiction sans pour autant nous faire miroiter des objectifs de sauvetage de la galaxie ou de je ne sais quoi.
Citizen Sleeper nous embarque dans un huit clos, la station spatiale sur laquelle on évolue sera notre maison pour l'entièreté du jeu et ce n'est pas métaphorique puisque livrer à nous même (ou presque) on va s'installer dans différents lieux au grès de nos besoins et de nos préférences. Certains des habitants de cette station vont devenir alors une famille, notre personnage va progressivement er du statut de bizarrerie sur la station à celle de mascotte, d'ami, d'associé, quasiment de parent ou alors de menace pour certains. Parfois la complexité de la vie sur la station nous fera remettre en question la frontière du bien et du mal en question mais sans jamais nous confronter à de prétendus grands dilemmes existentiels. Citizen Sleeper nous propose des choix qui ont plus à voir avec la morale et la vie que l'on souhaite reconstruire plutôt que sur la destinée de l'univers.
Il est difficile d'adresser des critiques à Citizen Sleeper car le jeu est transparent d'entrée avec le joueur dans la proposition de gameplay et le "plateau de jeu". Avec la possibilité de déplacer son personnage d'un point à un autre sur la station, sans jamais se voir soit même, ou encore la résolution des actions que l'on souhaite réaliser grâce à des dès dont la valeur est prédéfinie et change à chaque cycle (journée dans le jeu), le jeu nous propose un système simple, hyper compréhensible et un poil addictif. Le jeu ne peut pas trahir des promesses qu'il n'a pas faite, pas de grandes cinématiques, pas de mise en scène grandiloquente mais un fonctionnement proche du jeu de société / jeu de rôle qui est très confortable. Tout cela est en adéquation d'ailleurs avec le développement et le prix de sortie du jeu : une petite équipe et environ 20 euros.
Ce système choisi est magnifié par la grande qualité de l'écriture qui donne permet pleinement de se plonger dans l'histoire, nul besoin de graphismes révolutionnaires quand quelques lignes font le travail. Par ailleurs la DA est très convaincante, notamment pour ce qui est du design des personnages que l'on rencontre et qui sont tous mémorables dans leurs apparences et leurs discours, mention spéciale à la diversité des PNJ complétement naturelle et qui apporte une couche supplémentaire de vie dans cette station un peu exigüe. Sortant de Disco Elysium je n'ai pas eu trop de mal avec les phases de dialogues / de monologues mais il faut tout de même être prêt à lire avant de s'engager dans le jeu.
On pourrait reprocher au jeu quelques ages où l'on sent que nos choix ne sont pas déterminants, voire semblent mener à la même issue, le jeu doit être vécu avant tout à travers la narration proposée et il faut accepter le sens de l'histoire par moment. Encore une fois, vu le scope du jeu on peut difficilement lui en tenir rigueur.
Il faut absolument jouer à Citizen Sleeper, le 2 vient de sortir et on peut trouver le 1er pour une poignée d'euros. Pour une expérience de quelques heures et une immersion qui ne laisse pas indifférente. Un jeu sans aucune prise de tête mais qui propose des rapports humains authentiques, en tout cas comme on pourrait les envisager dans une station spatiale un peu perdue au milieu de l'espace.
Créée
le 28 févr. 2025
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le 18 févr. 2025
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Une jolie ambiance, une très belle interface qui permet de scroller le long de la belle station spatiale en 3D de manière lisse et propre. Le concept fondamental est intéressant mais finalement ne va...
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le 20 juin 2023
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J'ai adoré parcourir Mullet Mad Jack et un bon 90% du jeu est loin d'être à jeter, du coup c'est vraiment dommage que seulement 10% du jeu me le fasse à ce point baisser dans mon appréciation. Mullet...
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le 22 mars 2025
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Petit avant-propos : avant de livrer mon ressenti, une pensée pour les travailleurs de Don't Nod (studio à l'origine de Jusant pour ceux qui ne l'auront pas) qui sont actuellement en grève...
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le 18 janv. 2025
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