Dead Space
7.7
Dead Space

Jeu de Electronic Arts (2008PlayStation 3)

Dans l'espace, personne ne vous entendra recycler

Alors que le jeu n'a pas besoin de s'installer sur le disque dur de la PS3, Dead Space affiche un titre de toute beauté encore aujourd'hui, avec un aliasing très léger. Les personnages ont des visages quelconques mais fonctionnels.


Nous voilà embarqué dans une aventure spatiale qui semble de prime abord narrative. Nous nous dirigeons vers l'USG Ishimura où notre héros a hâte de se retrouver sa femme. Sachant ce qui nous attend, au moins dans les grandes lignes, on devrait accrocher et s'en faire pour lui. Mais non ! Le héros est inexplicablement muet, et contrairement aux autres membres de son équipage, il sera recouvert des pieds à la tête d'une armure un peu crustacée sur les bords. Donc on ne l'entend pas et on ne le voit pas, tout lien émotif est impossible.


Une séparation avec les membres et un jump-scare prévisible plus loin, nous ramassons le Cutter Plasma. C'est quoi, le Cutter Plasma ? La première entourloupe marketing de Dead Space.


Le jeu nous propose d'incarner Isaac Clarke, une sorte de mécano de l'espace qui va devoir se défendre avec des outils contre des créatures terribles. Ça c'est ce qu'on nous vend. La réalité du Cutter Plasma, comme dans n'importe quel shooter, c'est en fait un pistolet, première arme qu'on ramasse habituellement dans un jeu de ce type. Et tous les "outils" seront en fait des armes à feu déguisées.


On ne joue donc pas un mécano, et on n'utilise pas non plus des outils. Rien ne bouscule l'approche shooter, l'originalité du titre ne repose que sur le vocabulaire. On nomme un chat un chien et le tour est joué. Ou pas.


La deuxième entourloupe concerne les monstres. Le tir dans la tête est inutile, il faut couper les membres. Donc en fait on déplace le headshot vers les bras et les jambes. C'est d'autant plus léger comme concept qu'à la moitié du jeu, on commence à nous balancer des packs de monstres ; plus le temps de viser juste donc on tire dans le tas. Les fusillades sont sans grand intérêt ludique.


Dernière entourloupe marketing, Dead Space le renouveau du Survival Horror. Resident Evil 4 sur la génération précédente fait mieux en tout point au niveau du gameplay, avec gestion de foule, de l'espace et des munitions. Dans Dead Space on court et on shoote dans l'approximation.

Quant à l'univers, pas de révolution non plus, Dead Space n'étant qu'un best of générique des succès cinématographiques de l'horreur et de la s-f.


Par contre l'histoire, mal desservie, a du potentiel. On a pillé bien des choses ailleurs, par manque d'inspiration ou pour brasser un public large, ou les deux, mais certains éléments se distinguent pour aller vers un lore original, peu exploité.


Le jeu se résume, pendant 12 looooongues heures, à nous envoyer aux 4 coins de chaque niveau "réparer" des trucs sans intérêt, avec des jump-scares prévisibles à souhait, et des monstres à démembrer façon shooter générique.


Je ne dirai pas que Dead Space ne fait pas peur car c'est assez subjectif. Mais le survival-horror est un genre dans lequel je ne suis pas à l'aise. Or Dead Space est un shooter avec des checkpoints presque aussi réguliers qu'un Uncharted. L'horreur n'est que graphique. Une fois assimilé ce point, dès le début du jeu en fait, je ne pouvais plus avoir peur.


Bref c'est du jeu EA pur jus, un beau titre graphiquement, un gameplay superficiel qui fonctionne, un jeu creux, répétitif et sans saveur.

3
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le 26 mars 2025

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