POINTS POSITIFS :
Les éléments typiques de la franchise Deus Ex : univers cyberpunk, ambiance forte et level design à multiples solutions : infiltration, shoot, hack, social. A cela s'ajoute une bonne direction artistique et une superbe bande son.
POINTS NEGATIFS :
Déjà, 2027. C'est trivial, mais comment peut-on imaginer une société utilisant des implants cyber aussi développés en 2027, dans 16 ans ? Et il n'y a pas que les augmentations : véhicules, armes, architecture (Hengsha !), structure sociale, rien ne colle avec cette date qu'on nous rabâche à longueur de mail, ca m'a rendu fou. Si les développeurs ne souhaitaient pas faire un travail de documentation et d'hybridation avec le réel (ce que je regrette) pour se diriger vers le "sense of wonder" du futur intégral, il suffisait de situer le jeu 50, 100 ou 200 ans dans le futur. Ceci dit, j'ai quand-même apprécié la direction artistique, je voulais juste pinailler sur cette date improbable.
Le vrai gros point noir du jeu ca reste son scénario, du cyberpunk acceptable mais guère plus, des personnages transparents, impalpables, des quêtes rares et pas toujours bien écrites, une fin minable, bref, ce tout consensuel, sans grande prise de risque, sans réelle richesse et profondeur. Dommage c'est sur ce point que j'attendais le plus le jeu.
Les villes m'ont semblé sans vie (et Détroit complètement incohérent, improbable). Depuis Deus Ex, pas mal de GTA sont és sous les ponts. Il est sans doute difficile d'égaler le travail de Rockstar sur ce point, mais les villes de Deus Ex HR n'en sont pas moins très peu animées si ce n'est par des groupes de prostituées inutiles, juste là pour exhiber leur modélisation médiocre. Bref, ca manque de scripts, de mini-quêtes, d'évènements aléatoires, ....
2011 oblige, cette suite aseptisée multi-s contient toutes les petites mécaniques next gen qui rongent la vie des joueurs oldschool :
- auto regen
- petits niveaux
- gameplay à 4 boutons
- des animations à la 3e personne partout (prendre une échelle, se mettre à couvert, assommer un ennemi)
- objectifs marqués (voire fléchés avec les objets interactifs en surbrillance)
- map intégrale
- chemins évidents : trappes en surbrillance, linéarité des missions couloirs (malgré les chemins multiples)
- combats de boss obligatoires dans des arènes minuscules qui se veulent épiques
- absence de challenge même en difficulté maximum (excepté le chantier)
Pour insister sur le manque de challenge, j'ai vraiment été décu de l'IA quand on joue l'infiltration. Le cône de vision des ennemis est extrêmement réduit (45° sur 2m) et ils semblent quasi sourds. A quoi servent les niveaux de difficulté ? Mystère. Le plus gros problème vient de leur patterns de déplacement : ils s'arrêtent TOUJOURS juste avant un coin de mur, ne nous forcent JAMAIS à improviser, à timer nos actions. Au lieu de se montrer stimulante, l'infiltration se révèle vite ennuyeuse, à mille lieues de ce qu'on éprouve avec les ténors du genre, MGS et Hitman pour ne pas les citer.
A cela s'ajoute l'INUTILITE de la moitié des améliorations (doubler la taille du radar, marquer les ennemis, augmenter le HUD, invisibilité...), ce qui limite drastiquement la prise de risques dans les choix de compétences. D'autant plus que le jeu est tellement généreux en expérience qu'on obtient quasiment tout en fin de jeu, annulant pour le coup le plaisir de concevoir un build viable. L'effet pervers de cette surabondance de compétence sans intérêt, c'est bien sûr la quasi absence de gradation de difficulté dans le jeu.
Voilà en quelques mots ce qui pourrait résumer l'expérience Deus Ex : Human Revolution.
Le drame, c'est que malgré tout ça, Deus Ex 3 figure sans doute parmi ce qui se fait de mieux en titre mainstream récent. Une œuvre consensuelle, très visuelle et au gameplay allégé qui plaira sans doute à beaucoup de joueurs... Je suis allé au bout, j'ai é une expérience sympa dans cette ambiance cyberpunk tiédasse. Je ne le recommencerai pas.