2014: Jean Alesi a raccroché la F1 depuis un bon moment déjà. Si néanmoins les sorties de route qui finissent dans les graviers vous manquaient, pourquoi ne pas prendre la relève?
Codemasters a toujours été un studio phare en termes de simulations automobiles. On se souvient du punitif TOCA Touring Car en 1997, faisant déjà la part belle à une conduite réaliste qui tranchait avec les jeux de course arcade qui étaient légion à l'époque.
Après le bon travail de Bizarre Creations pendant l'ère de la PSX puis d'EA Sports durant les années 2000, c'est presque en toute logique que les britanniques avaient repris le flambeau de la F1 à compter de 2009. Cet opus 2014 illustre parfaitement le savoir faire de ses développeurs.
Dans la mesure où la génération de consoles PS3/XBox 360 arrivait en fin de vie, on ne s'attendait pas forcément à un grand renouvellement de la licence sur cet opus, ce qui est effectivement le cas.
On peut donc d'ores et déjà dire que cette version s'adresse soit aux ionnés, soit à ceux qui n'avaient pas les précédentes éditions en leur possession.
Si graphiquement, le jeu évolue peu, la modélisation globale des circuits et des voitures reste de haute volée. Seule la vue rétroviseur est quelque peu ratée. Difficile de ne pas mettre en avant l'évolution de la luminosité au cours des différentes séances de qualification ou les changements de météo - pas systématiques d'ailleurs- reproduits de manière réaliste et qui ont une vraie influence sur la conduite. Autant vous dire que les courses se déroulant sous des trombes d'eau sont parfois franchement apocalyptiques, et on se rend davantage compte -notamment en vue cockpit- de la difficulté qui se présente aux pilotes dans pareils cas.
Les bruits des moteurs sont eux aussi très soignés et offrent un rendu proche de la réalité.
Cela n'étonnera pas grand monde, mais le principal intérêt du jeu reste bien entendu de se lancer dans un mode carrière et participer à une véritable saison dans son entièreté.
Alors certes, on pourra reprocher l'aspect un peu austère de ce mode. On reçoit les infos liées aux courses ou à notre carrière par emails, mais en dehors du paddock où on côtoie un peu notre crew, l'ensemble manque de vie et de chaleur et les quelques cinématiques sont répétitives. Même les abords des circuits sont assez figés, même si une fois sur la piste, on a de toute façon pas le temps d'irer le paysage.
Car oui, à chaque séance d'essai, de qualification, ou le jour du Grand-Prix lui-même, il sera primordial que vous soyez entièrement concentré.
Même en mode amateur, le niveau est élevé et la moindre imprécision de votre part se paiera cash. D'autant que pendant la course, vos adversaires feront peu d'erreurs. On pourra d'ailleurs au age, reprocher le peu d'aléas durant la compétition.
Autant dire qu'on est crispé derrière sa manette et les premières courses finissent souvent mal (mauvais classement dans le meilleur des cas, destruction du véhicule dans le pire!), provocant l'agacement de votre directeur d'écurie dont le teint blême pourrait bien finir par hanter vos nuits.
Toujours est-il que cet opus 2014, au-delà de ses qualités intrinsèques, avait également pour intérêt de prendre en compte une bonne partie des nouveautés de l'époque en termes de règlement sportif et technique.
Evidemment, en fonction de votre degré de ion et surtout de votre disponibilité, vous pourrez décider de participer à des Grand-Prix avec un nombre de tours authentique, ou les réduire de manière plus ou moins conséquente. Mais même un Grand-Prix à 15 tours se révèle intense et difficile.
Les mécaniciens en herbe auront également tout loisir de procéder à bon nombre de réglages pour gérer leur véhicule comme ils l'entendent. Néanmoins, Codemasters a eu l'intelligence de rendre son jeu malgré tout accessible au plus grand nombre en proposant des assistances plus ou moins poussées, que ce soit sur l'aspect mécanique, que sur la conduite à proprement parler.
F1 2014, s'il a été critiqué en son temps pour son manque de nouveautés, et s'il a été depuis supplanté par des versions plus récentes, n'en est pas moins un travail remarquable.
Exigeant sans être élitiste, le soft nous plonge dans l'intensité d'une saison de F1, à laquelle on aurait juste aimé des "à côtés" un peu plus sexy.
Cette mouture 2014 reste quoiqu'il soit, même aujourd'hui, une très belle réussite et une excellente alternative pour ceux qui n'auraient pas de console récente sous le coude.