"C'est la luuuu-te finaaaaale"
Final Fight est basé sur la bivariance. Comme la plupart de ses contemporains, il se joue au tapage et au timing. Acéré, il l'est, comme l'oeil doit l'être pour lacérer.
Mine de rien, une pression bien placée et orientée avec tact change le bourre-pif du tout au tout. Du casse-gueule de loubard à la vengeance du justicier, il n'y a qu'un pas... Franchi par le fun procuré par ces musiques finement limées en midi, adtes à des graphismes qui donnent envie de baver de joie sur un Streets of Rage après être é sur le grill d'un Moonwalker, qui prend tout son sens depuis que le possédé de la marche lunaire a coulé une bielle.
Mais je m'égare... Car Final Fight, coulé dans l'opulence des années 80, fait rimer scénarisation too much et gameplay minimaliste. Des putes, des flics véreux, des « Indy » en (mauvaise) herbe sortis dont ne sait où... D'une jungle amazonienne importée dans les rues sales et grisâtres d'un Gotham du pauvre. Il y a du Predators 2, pour sûr, sans les crustacés. L'agence tous risques ? Oui, à petit budget. Pas de van pour se déplacer, juste ses guiboles pour grappiller les miles. Quelques sauts de cabri pour décrocher quelques coups de savate, mais pas de course. Casser la gueule, oui, mais en prenant son temps, histoire de rutiler du chef pour s'attirer les mécaniques de la pépé blonde à sauver à la clé. En porte-clé, on l'accroche à la ceinture après l'avoir disputée au partenaire ou à l'IA congédiée dans la seconde. Potiche, femme objet ? Non... Ca sent juste le tableau d'ensemble, en plan serré, sur le second degré d'un Mario qui s'emmerde pas avec les ambages et la poudre de perlimpinpin.
Le plaisir est là, je le boude pas, mais une part de mon cortex m'empêche de le révérer, alors que la masse grise enfouie sous la graisse jouit de marteler avec courage et euphorie les mêmes sempiternels boutons encensés. Un jeu de chevet, s'il vous plaît, pour le beat'em'all qui suit la voie du mal nommé Street Fighter, qui dans la foulée se fripe avec les mêmes fringues coincés entre la vision romantique d'un Japon féodal et celle carte postale des States de l'Amérique ayant traîné son fiel à travers le vieux (in)continent.