Après deux-cent treize reports, Jane Jensen, la romancière mère des fantastiques Gabriel Knight, est enfin de retour, après 11 ans de silence radio. Gray Matter est un petit bijou comme on voudrait en voir plus dans une décennie.
Pourtant handicapé par des ennuis techniques d'un autre temps, un gameplay éculé au possible, des animations plus que limites, des temps de chargement scandaleux, une gestion des scripts narratifs assez foireuse et un rythme un peu précipité vers la fin, le jeu aurait facilement tendance à rebuter à priori.
Mais encore une fois, Jane nous prouve qu'elle peut nous faire oublier l'emballage en claquant des doigts. Comme d'habitude, l'histoire est complexe, documentée et cohérente. Comme d'habitude, la dame nous fait traverser des lieux existant et captivants, chargés d'un lourd é bien réel, et les mêle à son univers. Et comme d'habitude, Robert Holmes nous signe une bande originale toujours aussi puissante et maitrisée, pour au final, retranscrire une ambiance incroyablement transcendante.
La recette est indécemment classique, mais transporte et ionne tellement, que la romancière vient de me démontrer que ça n'était pas un nouveau Gabriel Knight que j'attendais depuis tout ce temps. Mais juste un nouveau Jane Jensen.