Confier Indiana Jones, aussi bon archéologue que briseur de nazis, au studio derrière les récents épisodes de la saga Wolfenstein était une riche idée. Du moins sur le papyrus. Ne souhaitant pas s’aventurer hors du FPS, MachineGames propose donc avec Indiana Jones et Le Cercle Ancien un jeu d’action aventure en vue subjective. Un choix de gameplay discutable et discuté parmi la communauté des joueurs lorsque furent dévoilés les premières images. Mais ces craintes originelles, les premières heures de jeu les ont, en ce qui me concerne, dissipé : l’ambiance, la musique, la modélisation des visages ainsi que la part belle faite à l’exploration de zones ouvertes et la résolution d’énigmes font souffler sur le jeu le charme des trois premiers films. Seul le doublage vocal français, pourtant assuré par le vénérable Richard Darbois, m’a laissé perplexe eu égard à la jeunesse affichée ici par le célèbre archéologue. Sur le point donc de tirer mon fédora aux développeurs, déboulent les premières phases de plateforme. Et là, rien ne va plus : zéro plaisir ! C’est mou du fouet ! La boîte de Pandore ainsi ouverte, les pires défauts jaillissent de l’écran au fil de l’aventure : gameplay répétitif, I.A. à la ramasse, bugs techniques à la pelle, rapport de force lors des phases de shoot toujours au bénéfice des adversaires. Ces défauts contraignent finalement le joueur à favoriser le corps à corps. Et encore, la furtivité sera une bien meilleure alliée tant les coups portés en combat rapproché relèvent de l’approximation. Quant au scénario, en plus de faire dans le revival (on a néanmoins droit à des chemises noires, pour changer), se révèle très faible. Les intrigues des films originaux n’ont certes jamais brillé par leur profondeur, mais au moins n’essayaient elles pas de prendre nos vessies pour des lanternes. Là, le récit cherche à travailler un pseudo trauma chez Indiana Jones lié au personnage de Marion sans que cela ne débouche sur quelque chose de ionnant. Et de se coltiner ce age désormais devenu l'un des plus pénibles lieux communs du jeu vidéo derrière les niveaux de la mine et des égouts : le labyrinthe mental. Ultimes pierres sur le mausolée : une mise en scène paresseuse échouant à rendre spectaculaire les nombreux moments de bravoures, et un antagoniste qui vire au ridicule au cours d’un final peu palpitant.