INK
6.5
INK

Jeu de ZackBellGames (2015PC)

Un jeu à la hauteur de la tâche?

L'avènement de l'ère des jeux "indépendants" a permis de remettre au goût du jour de nombreux genres que la 3D (entre autres choses) avait rendu moribonds, tels que les Shoot Them Up ou les Point and Click, sans oublier les jeux de plateforme 2D, l'un des genres les plus emblématiques des débuts du jeu vidéo. Et c'est surtout ce genre-là, dans ses différentes variantes, qui a profité d'une seconde jeunesse depuis la fin des années 2000, avec la sortie de figures de proue telles que Braid, Limbo ou Shovel Knight. Zackbell Games se propose d'apporter sa pierre à l'édifice en proposant Ink, un jeu de plateforme développé à partir de Game Maker (un logiciel de création de jeu) et greenlighté sur steam en 2015. Reste à savoir si le titre est à la hauteur de son héritage.


Le principe est simple: dans une succession de 75 tableaux, le joueur incarne une entité carrée et blanche qui doit atteindre une porte pour accéder au niveau suivant. L'originalité du titre vient du fait qu'à chaque niveau, tout est plongé dans le noir, mis à part le joueur, les ennemis et les projectiles que ceux-ci nous lancent: on ne voit donc ni le sol, ni les plateformes ou les murs. Le joueur doit donc mettre à profit le principal pouvoir de son avatar: en se déplaçant ou en sautant, celui-ci projette de l'encre colorée qui va donc révéler petit à petit les contours des différentes structures à proximité et dévoiler ainsi le chemin à prendre.
Le jet d'encre sur les surfaces n'est pas quelque chose de totalement nouveau (on pense bien sûr à The Unfinished Swan ou à Splatoon), mais cela reste encore assez rafraîchissant. De plus, le jeu exploite la mécanique judicieusement et à sa propre manière. Si The Unfinished Swan la mettait au service de la narration, Ink s'en sert surtout pour enrichir son gameplay: il s'agit uniquement de trouver son chemin.
Ink n'est pas facile: si les premiers niveaux sont une simple formalité, le jeu se corse assez rapidement et offre un certain challenge (sans toutefois atteindre les sommets de difficulté d'un VVVVVVV ou d'un Super Meat Boy). D'ailleurs, la ressemblance avec Super Meat Boy ne s'arrête pas là: à chaque tentative échouée, le joueur recommence instantanément au début du niveau et les traces des précédentes tentatives restent visibles (ce qui permet d'ailleurs progresser dans la découverte du niveau).
La direction artistique, minimaliste, est assez réussie. Si l'aspect sonore est très en retrait, le pan visuel profite d'une très bonne alchimie grâce au jeu de contrastes entre le fond très sombre et les tâches d'encre fluorescentes et multicolores. On prend plaisir à observer les changements de couleur et la façon dont se forment les traces d'encre. Les sprites sont également très épurés: monochromes et géométriques, ils renforcent le style simple et efficace du jeu, ce qui permet de maintenir une très bonne lisibilité de l'action à tout instant, malgré les nombreuses eclaboussures de couleur.


Pour conclure, Ink est donc un bon titre qui parvient à se réapproprier des éléments piochés dans différents jeux et à en faire quelque chose d'assez original et réussi. On enchaîne les niveaux rapidement (un peu trop d'ailleurs, le jeu se terminant en approximativement deux heures), sans se lasser. Pour un prix dérisoire, autant se laisser tenter.

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs jeux indépendants de 2015

Créée

le 1 déc. 2015

Critique lue 209 fois

borobean

Écrit par

Critique lue 209 fois

D'autres avis sur INK

INK

Genre : Super Meat Boy à peindre soi-même.

INK est un titre particulièrement minimaliste qui reprend - en plus basique encore (il s'agit d'un petit jeu conceptuel et sans prétention, imaginé à l'occasion d'une Ludum Dare) - le gameplay de...

le 5 juin 2016

INK

Critique de INK par Arnaud Meuh

Un die & retry bien sympathique qui ressemble beaucoup à super meat boy, le sang étant remplacé par des couleurs. Le décor est invisible par défaut mais le age de son avatar et les...

le 24 févr. 2016

INK

Un jeu à la hauteur de la tâche?

L'avènement de l'ère des jeux "indépendants" a permis de remettre au goût du jour de nombreux genres que la 3D (entre autres choses) avait rendu moribonds, tels que les Shoot Them Up ou les Point and...

Par

le 1 déc. 2015

Du même critique

Prepare To Die more than twice

Autant la caméra aux fraises ne me dérangeait pas dans Dark Souls et Bloodborne, que j'adore, autant elle est inable dans Sekiro, car associée à des combats rapides et aériens qui exigent...

Par

le 7 avr. 2019

6 j'aime

Des champignons, une pincée de gamepad, et une bonne dose de fun.

Captain Toad: Treasure Tracker est un jeu développé et édité par Nintendo en 2014 (2015 en Europe). A l'origine, le jeu est une démo technique mettant en scène Link (héro d'une autre série phare de...

Par

le 8 févr. 2015

6 j'aime

L'affaire du siècle!

Offrir au joueur les sensations d'enquêter sur un mystère à résoudre semble être un objectif ardu. Le fait est que, dans les livres, les films et les séries, les détectives, policiers ou autres...

Par

le 4 août 2015

4 j'aime