Killzone 2, c'est un peu le fer de lance de la PS3. Regardez moi comme elle est puissante, regardez un peu comme c'est beau. La PS3 en a dans l'estomac.
On ne pourra pas dire le contraire, Killzone 2, comme son prédécesseur, distribue les baffes techniques à tour de bras. Les graphismes sont magnifiques, les personnages impressionnants en taille et en détails, les effets criants de vérité, des explosions aux volutes de fumée, rien ne semble bâclé, rien ne fait tâche dans le décor. Les premières heures, puis les nouveaux niveaux sont des plaisir de chaque instant.
En revanche, si on décide de se contenter de plus, de gratter sous la surface, on se retrouve avec un mille feuilles dont la couche de sucre se révèle particulièrement solide.
Oui le jeu est long. Oui, il dispose aussi d'un mode mutli bien fourni. Oui l'ambiance y est excellente et le doublage français tient relativement bien la route. Oui aussi, le poids des armes et des personnages est particulièrement bien rendu. Enfin, oui, on ne s'ennuie pas à suivre le déroulement du scénario, notamment grâce à une mise en scène soignée, et une bande son excellente.
En fait, Killzone 2 est cette jolie fille des séries US, ou celle de la salle de sport qui fait baver tous les mecs. Une fois que vous vous la tapez, vous comprenez qu'il manque un truc. Vous vous rappelez aussi que le physique, c'est essentiel pour un petit moment comme ça, mais sur toute une campagne, ça fait short.
Et Killzone 2, hormis ses atours de bombe, ça reste un FPS où votre personnage s'apparente plus à un 35 tonnes qu'à un bonhomme surarmé. D'autant que quelle que soit l'arme et le poids du héros, trois balles et vous vous retrouvez à tirer à 10 mètres de votre cible. Aberrant. En plus de ça, il faudra vous coltiner une bande de collègues soldats au QI de pastèque, trop occupés qu'ils seront à aller danser la Lambada derrière les lignes ennemies puis à vous insulter pour que vous veniez les soigner. C'est à se demander pourquoi les Hellgasts ont tant de mal à les dessouder tous. Le pire, c'est que pour rajouter à ce drame, le champ de vision du joueur colle parfaitement à celui d'un borgne tellement il est étroit. Genre : "ouah tu joues trop bien, t'es hyper mobile"... "Non, pas vraiment, c'est juste pour que pour voir à 90°, on est obligé de faire un créneau." Et comme si ça ne suffisait pas, la difficulté du titre est extrêmement mal dosée, certains ages devenant un calvaire à cause de la combinaison des facteurs ci dessus évoqués, tandis que d'autres se parcourent comme une prairie champêtre un jour de printemps dans le Vaucluse...
Killzone 2 a placé haut la barre, mais pas suffisamment pour que sa suite ne soit pas une autre démonstration. En espérant cette fois ci que tout n'ait pas été sacrifié sur l'autel de la technique.