Absolument remarquable ! J'ai beaucoup apprécié Layers of Fear. Le jeu de Bloober Team prouve à chaque seconde, à chaque minute du soin minutieux apporté par les développeurs dans tous les domaines : scénario, ambiance, gameplay, réalisation graphique et sonore. Une véritable leçon de savoir-faire à destination des productions du genre qui pullulent sur Steam, et souvent il faut l'avouer, bien médiocres.
Layers of Fear, davantage orienté exploration qu'action, ne demande pas d'affronter des monstres, de combattre ou encore de survivre mais simplement de progresser à l'intérieur de cette grande demeure afin de comprendre le fin mot de l'histoire. Impossible de se mélanger les pinceaux, le gameplay est clair, la route balisée ne laissant aucune liberté permet néanmoins une immersion intense. Une ivité qui fait, selon moi, tout le sel de Layers of Fear grâce à une mise en scène incroyable mais qui reste, par ailleurs, vivement reproché par les aficionados d'explosions et de fusillades qui, j'imagine, souhaitaient en découdre fermement avec la femme du peintre. Pas de MG-42 lourdement postée sur des sacs de sable, ni de grenade, pas d'appareil photo qui tue - par magie - les fantômes, pas de lance-roquettes ni de T.N.T. pour faire sauter la maison, pas de monde ouvert de 759 km² ni de phases d'infiltration nulles pour légitimer la présence d'une I.A tout aussi nulle, pas de game over sadique pour les amateurs de soufs mentales et de Dark Souls, pas de cadavre ni d'hémoglobine, pas de head shot ni de tableau des scores. On ne débloque pas de skins à 300 € et on ne peut pas danser comme un mongole à la Fornite. Je comprends qu'à l'heure du divertissement de masse tous ces paramètres fondamentaux - voire indispensables - puissent manquer à notre jeune public drogué aux séquences courtes, au porno et aux armes de guerre mais Layers of Fear ne propose rien de tout ça. Cela n'en fait pas moins un jeu marquant et bigrement efficace.
Est-ce qu'il fait peur ? Sans hésiter, je réponds oui. Certains ages sont à glacer le sang. Si vous y jouez en pleine journée ensoleillée avec quatre copains derrière, non c'est sûr. Mais le soir, seul dans sa chambre avec un casque... Effet garanti ! Le scénario est original, bien amené avec cette référence bienvenue à l'univers de la peinture en toile de fond (le jeu de mot à deux balles). La réalisation graphique est convaincante pour un jeu d'horreur. Les décors bénéficient d'une palette de détails, les interactions avec celui-ci sont basiques puisqu'on peut seulement fouiller les armoires ou les bureaux, allumer la lumière, ouvrir et fermer les portes ce qui rappelle inévitablement Amnesia. Comme souvent dans les jeux d'horreur, l'ambiance sonore est primordiale. Rassurez-vous, celle de Layers of Fear est en tout point réussie. Le jeu est court mais propose différentes fins en fonction de vos actions et des objets que vous trouverez sur votre parcours. A mon sens, c'est la durée de vie idéale pour ce type de gameplay car au-delà la redondance peut affecter la qualité globale du titre.
Pour conclure, ce sera un très grand OUI ! Recommandation totale à tous les amateurs de frissons et d'horreur "psychologique". Je vais de ce pas en remettre une couche avec le D.L.C.