I will survive

J'ai snobé ce jeu un bon moment, pensant qu'il s'agissait d'un énième jeu de zombies. Fort heureusement, ce n'est pas le cas. On y incarne un type lambda, qui doit survivre tant bien que mal dans une ville peuplée de créatures monstrueuses, tout en essayant de conserver le peu de santé physique et mentale qui lui reste, mais le jeu est beaucoup plus orienté sur ce dernier point que sur le massacre de hordes cérébrophages à coups de shotgun.

La parenté avec Silent Hill, "l'antithèse" du jeu d'horreur orienté action à la Resident Evil, devient très rapidement visible à quiconque connaît un peu cette série: des ennemis plus inquiétants qu'effrayants, des éléments organiques insérés dans un décor de tous les jours, une grande importance accordée à l'éclairage et aux bruitages discordants. Le jeu emprunte également de nombreux éléments à l'univers de David Lynch, lui donnant parfois un côté onirique et déroutant. Bref, l'ambiance est excellente, et ce malgré le design en pixel art qui pouvait sembler au prime abord assez inadapté au genre horrifique.

Le gameplay est axé essentiellement sur l'exploration (trouver son chemin pour s'échapper de ce cauchemar) et la survie (munitions, nourriture et sources lumineuses en nombre limité). Si la partie "exploration" m'a parue très réussie, grâce à une gestion assez astucieuse de l'espace 2D ou figurent des accès au premier plan et à l'arrière-plan, j'ai trouvé la partie "survie" beaucoup moins bien équilibrée. Le fait d'avoir choisi de limiter l'accès à la lumière (il faut recharger régulièrement les piles de la lampe du héros) est en soi une bonne idée, mais les piles sont tellement rares qu'on se retrouve souvent à éteindre sciemment la lampe pour les économiser et à progresser dans le noir, ant ainsi complètement à côté de la semi-pénombre générée par la lampe et des sensations qu'elle procure. Quand à la gestion de la nourriture, c'est le point noir du jeu: celle-ci permet de récupérer de la vie, mais il est aussi nécessaire de nourrir régulièrement le héros afin que celui-ci ne tombe pas d'inanition. Le problème étant que ce dernier est un véritable goinfre, et n'arrête pas de pourrir le joueur toutes les dix secondes avec des messages lui indiquant qu'il a faim. Parfois j'avais vraiment envie de le laisser crever de faim tellement il m'agaçait.

La durée de vie du jeu est assez faible (3 à 5 heures pour une partie, sachant qu'il existe plusieurs fins), mais il est possible de le récupérer pour un prix du même acabit grâce aux célèbres promotions Steam et autres bundles de jeux indés.