Critique brève pour Luigi's Mansion 3
- Pour de petites vacances bien méritées, Luigi, le frère longiligne de Mario, 3 Toad et la Princesse Peach sont invités gracieusement dans un hôtel par une certaine Ambre Brusquade où ils vont finir tous emprisonnés dans des tableaux par le roi Boo. Tous ? Non ! Un irréductible petit Gaston va en réchapper et bon grès malgré, sera amené à lutter contre des hordes de fantômes cartoonesques, et récupérer des boutons d’ascenseurs pour atteindre le sommet de l’immeuble et défaire les antagonistes. Pour cela, il sera aidé par les gadgets de l’inable professeur K. Tastroff qu’il délivrera rapidement en début de partie.
- Le système de jeu est très proche de ce qu’il était sur ma vieille Gamecube adorée pour le premier épisode (qui était un peu mouduj). Pour son dur labeur, Luigi est doté d’un aspirateur transformé, capable d’aspirer des fantômes rendus tangibles par le flash lumineux de sa lampe torche (non, Alan Wake n’avait rien inventé). Il peut aussi souffler, émettre un rayon lumineux capable de faire apparaître les objets dissimulés ou transformés par les spectres. Mais, la nouveauté ici est le Gluigi, la possibilité de créer un alter-ego en gelée, capable de er à travers les grilles. Dans Luigi’s Mansion, il ne s’agit pas de faire des cabrioles de plombier rouge prétentieux, non non, Luigi ne sait pas sauter, il trottine au mieux et il n’a pas des réflexes incroyables (c’est peu dire). Son apparence pataude et maladroite se ressent donc parfaitement dans la maniabilité, pour le meilleur et quelques inconvénients et lourdeurs ponctuelles. L’essentiel du jeu consiste alors à résoudre quelques énigmes (franchement originales mais très accessibles), casser du fantôme (hormis en bande, ils sont rarement un problème), battre des boss (marquants pour la plupart mais pas difficiles non plus).
- Graphiquement, le jeu propose des décors fouillés, avec une direction artistique à la fois innovante tout en reprenant tous les poncifs de l’horreur-épouvante pulp et gothique. Ils sont remplis d’objets à manipuler, aspirer etc. qui mènent à une sensation étrangement satisfaisante de véritable nettoyage des pièces. Le résultat est hautement plaisant, et en jouant en mode portable, c’est parfois la sensation d’observer une petite maison de poupée qui vient me prendre. Les effets de lumière sont relativement modestes mais largement suffisants et accentue l’ambiance grotesque. Là où le jeu est brillantissime, c’est véritablement pour ses animations : que ce soit les animations faciales des personnages, dans les attitudes, les postures, les réactions aux coups etc. c’est un véritable (long) film d’animation, et, chose notable, il n’y a pas vraiment d’écart entre les cinématiques et les séquences de jeu. Alors oui, c’est une Switch, les décors sont assez étroits et chargés peu à peu, évidemment, ça ne tourne pas à 60 images par secondes, ce n’est pas en 1080 non plus. Mais le résultat reste incroyablement propre, d’autant que le jeu va sur ses 5 ans ! Par ailleurs, la variété des décors est un autre point fort : l’hôtel est Jumanjieque, il nous ballade de forêt, en maison victorienne, en ambiance pirate, puis égyptienne, un studio de cinéma, et j’en e, et si le début semble assez générique, le moment où il lâche les freins, il devient absolument ravissant.
- L’ambiance sonore est un vrai petit chef-d’oeuvre. Concernant les musiques, le thème principal est plaisant, et les différentes variations sont le plus souvent intéressantes à l’écoute, mis à part les musiques un peu énervées que je trouvais plus moyennes, les ambiances jazz sont excellentes. Concernant les voix, il y en a très peu, certes, ce sont des onomatopées, des cris, etc. je ne suis pas sûr qu’en cumulant l’ensemble des voix de Luigi on puisse faire ne serait-ce qu’une phrase. Mais a-t-on besoin de plus ? Non, ce nigaud est très attachant ainsi. Accessoirement, ma préférence va à Toad : on lui aspire le potichapochampi, on l’éjecte, et il crie un strident « ouiiiiiiiiiiiiii », et quand il nous suit en marchant, ce sont des petits « squick-squick » que font ses pieds, quand on grimpe sur une échelle, Luigi attend une seconde le temps que le Toad grimpe sur son dos. Et moi j’étais là : « Oh, petit chou ! ».
- Alors c’est vrai, c’est un jeu malgré tout un peu limité par son système (le fait de ne pas pouvoir sauter dans les combats c’est frustrant pour les esquives par exemple), il a un aspect jeu à patounes assez marqué car il peut inciter à récolter de l’argent (sans forcément beaucoup d’intérêt en soi), puis les interventions de K. Statroff sont pénibles, et les aller-retour par ascenseurs sont un peu long à cause des chargements (je n’étais plus habitué à ça !). En fait, ça ressemble à un jeu modeste de loin et pourtant, il a reçu beaucoup de soin, pas mal de moyens et il est incroyablement bienveillant, drôle de par les situations, certains dialogues (même en français) et des jeux de mots gentiment facepalmables, il est très agréable à arpenter de bout en bout. C’est une très belle réussite, qui pullule sur les rayons de jeux d’occasion dorénavant !