Sur le papier, Mass Effect Andromeda avait tout pour me déplaire: progressisme moralisateur à l'américaine, personnages laids, animations top budget et dialogues à base de punchlines.
Dans les faits, le jeu est une bonne surprise et un ajout de qualité à la licence Mass Effect. Tous les points négatifs cités au-dessus sont présents, mais aucun n'est aussi dérangeant que prévu.
Déjà, la VF allège considérablement le problème des dialogues et du jeu d'acteur énervant de la VO. Les blagues sont toujours mauvaises, mais les doubleurs n'en font pas des caisses et je n'ai pas eu l'impression constante d'être dans un mauvais film du MCU (pléonasme). En soi, c'est déjà un succès.
Ensuite, les problèmes de réalisation ne nuisent finalement pas à l’expérience. Certes, Peebee a le physique de Muriel Robin et Sara Ryder court comme une handicapée mais j’ai fini par m’habituer à toutes ces petites bizarreries, aux personnages qui se placent n’importe où pendant les dialogues, aux expressions faciales hors de propos… au bout d’un moment, ça devient plutôt drôle.
Enfin, et c’est un peu inespéré, le contexte du jeu n’est pas aussi lisse que prévu, y compris dans sa dimension morale. Dès le début, on est confronté au fait que l’initiative est un fiasco. Seule l’Arche humaine est arrivée à bon port et pour assurer son avenir, on est amené à s’accaparer tout ce qui est exploitable, de grès ou de force. Les Angaras sont amicaux et c’est tant mieux pour eux car tout au long du jeu on ne leur laisse aucun choix et on en bute même un bon paquet. Personnellement, j’ai établi un avant-poste militaire à la première occasion et il était clair pour moi que je n’étais pas venu cueillir des marguerites extraterrestres.
Bref, on joue clairement un colon. On explique même aux autochtones comment fonctionne la technologie qu’ils ont sous les yeux depuis des siècles. Un peu comme Tintin quand il dit aux congolais comment réparer la tchouk tchouk.
Alors certes, l’histoire dans son ensemble n’est pas aussi prenante que celle de la trilogie originale, même si elle réserve quelques révélations sympas, mais le contexte, lui, est bien plus excitant et la fin beaucoup plus satisfaisante que l'arc en ciel de Mass Effect 3.
A côté de ça, le jeu tourne au poil sur PC et offre quelques moments visuellement impressionnants (dont la dernière mission), le gameplay est super nerveux grâce au jetpack et à la téléportation biotique et la liberté de mouvement pendant les combats est juste grisante. Les mondes explorables sont très sympas, très beaux pour la plupart, il y a beaucoup de choses à faire (même en ignorant les tâches laborieuses qui ne servent à rien) et on trouve pas mal de petits morceaux de scénario et d’informations à aller chercher dans les missions secondaires.
En conclusion, un très bon jeu quand on sure ses défauts. Inférieur aux trois premiers sur certains points, supérieur sur d’autres et surtout dans le gameplay.
Oui, Andromeda aurait pu être plus ambitieux, plus créatif, plus complet et on peut se prendre à rêver d’une interface tactique pour prendre le contrôle totale de la colonisation d’Héléus et la gestion de ses ressources, mais soyons clairs : rien dans cette production ne justifie la crucifixion publique de Bioware.
Pour finir sur une note spéculative :
SAM est complètement l'IA que les Récolteurs voulaient empêcher d'exister.