Persona 5: Royal
8.8
Persona 5: Royal

Jeu de SEGA (2019PC)

Justice perchée

Persona 5, c'est un peu le jeu qui a fini de consacrer Atlus comme vrai poids lourd du J-RPG face à Square : quand on sait que FF XV a été prudemment repoussé pour ne pas être confronté lors de sa sortie aux voleurs fantômes, il y a de quoi hausser un sourcil. Soit, Persona avait bonne presse avec son excellent quatrième opus et un troisième opus lui aussi bien reçu (au point que son remake ait cassé la baraque lors de sa ressortie) mais la série reste quand même une anomalie assez criante. Des jeux de plus en plus longs et bavards quand la doxa dit que le joueur moyen n'a pas le temps de s'appuyer des centaines d'heure sur l'écran et que sa concentration est celle d'un enfant de 8 ans, des jeux qui assument leur utilisation de la culture japonaise et des codes sociaux nippons jusqu'à plus soif quand son concurrent s'efforce de s'occidentaliser, des jeux qui appuient sur des thèmes qui font mal quand on crie que le jeu vidéo doit être "fun"... bref persona, c'est une bizarrerie.

Et Persona 5 royal en est clairement l'aboutissement.

Critique, donc.

(comme d'hab les + et les - en fin de critique si TLTR)

Appelez la police

Accusé d'une agression qu'il n'a pas commis - pour avoir précisément voulu défendre quelqu'un - notre avatar est dès le début de l'histoire traité comme un rebut, un cas irrécupérable, mis au ban de la société. En exil à Tokyo le temps de sa probation, il va rapidement découvrir un univers alternatif, le metaverse, dans lequel il peut atteindre la psyché d'adultes corrompus par leurs désirs, via leurs palais mentaux, afin de briser ce cercle de corruption et de venir aux secours d'enfants et d'adolescents victimes de ces figures d'autorité abusives. Il regroupera derrière lui plusieurs de ces victimes, désireuses de voir enfin la justice triompher, sous le nom de "voleurs fantômes".

Si l'univers de Persona 5 royal regorge de termes et de notions pour justifier l'existence de ce monde alternatif en lui donnant une base "scientifique" (je pourrais largement rajouter des guillemets) qui pourrait rebuter, reste qu'il sait largement mettre en avant son thème central : l'autorité absolue, inaccessible, qui écrase les plus petits et l'absolue nécessité de la briser pour une société purgée de ses travers. Le jeu n'a pas spécialement la vocation d'être anarchiste- il ne nie à aucun moment le besoin de cadres, il reste japonais - mais veut surtout appuyer sur l'aspect nocif des pleins pouvoirs et les limites d'une société qui n'écoute pas et ne respecte pas sa jeunesse. Les voleurs fantômes ne sont pas des gamins à problèmes ou des parias, juste des mômes qui estiment à juste titre que leur âge ne doit pas faire d'eux les jouets d'adultes incompétents et dangereux.

Tout y e dans les figures d'autorité : le professeur, la célébrité, le banquier, le juge, l'homme politique... si tous ne sont pas à la base d'énormes pourris, reste que le pouvoir accumulé les a pervertis et que les voleurs fantômes vont devoir pénétrer leur palais mental pour briser leur psychisme et les empêcher de nuire. Ce que P5R veut avant tout défendre, et ce jusque dans son final c'est le triomphe du libre arbitre et de la maîtrise de son destin. Un message évident mais très bien mis en valeur par les différents antagonistes qui mettent à mal ses valeurs de différentes façons, obligeant les héros à sans cesse redéfinir ce qu'ils souhaitent défendre, dans un cheminement personnel pour chacun d'eux. Un excellent récit de lutte initiatique qui parvient à ne jamais complètement tomber dans le travers adulte/méchant et jeune/gentil puisque alliés comme ennemis se trouvent dans les deux camps. Globalement, le scénario se donne parfaitement le moyen de délivrer le message, via une galerie de personnages très larges et attachants, que ce soit dans les compagnons du héros, ses alliés tertiaires et même ses adversaires. L'écriture reste très "J-RPG" mais demeure bien construite.

P5 Royal propose en outre une traduction française - ce qui est plutôt indispensable vu comme le jeu est bavard. Ce serait d'ailleurs la première chose à pointer : oui l'histoire est riche en excellent rebondissements, en personnages attachants et en messages forts mais ne peut pas s'empêcher de se disperser un peu par moment, notamment via le système de chat sur le téléphone du personnage, où vos compagnons vont parfois éprouver le besoin de discuter d'un évènement s'étant produit littéralement 5 minutes auparavant, ce qui rend ces interruptions plutôt lourdes. Parfois, votre téléphone sonnera 2 ou 3 fois d'affilé, vous poussant à accélérer la conversation plutôt que de s'appuyer un énième rappel. Autant dire qu'en anglais, le jeu a dû en laisser sur le carreau. Un peu dommage également le déséquilibre entre les personnages : certains comme Ann ou Ryuji bénéficie d'un vrai développement quand d'autres comme Haru et Yosuke sont laissés sur le côté. Mais le jeu contient tellement de choses qu'il n'est pas étonnant qu'il ne puisse pas TOUT faire.

Et quand on parle de "tellement de choses"… vous êtes vraiment pas prêts pour la quantité de trucs que le jeu va vous balancer dans les bras.

Shen-plus

Parlons déjà visuel : P5 Royal n'est pas ce qu'on peut appeler un jeu techniquement incroyable. Sa 3D évoque davantage une PS3 fatiguée (oui la première mouture est sortie sur PS3 mais même pour ce genre de machine, c'est assez moyen) que la puissance de la next gen. Et la bonne nouvelle c'est qu'on arrive assez rapidement à s'en foutre : d'abord le côté anime/manga dans le visuel fait er la pilule – surtout lors de ses très belles cinématiques tout en animation 2D qui puent la classe – et ensuite l'identité visuelle du titre est dingue. Ce que le studio atlus a fait aux menus ou aux HUD est un travail d'orfèvre qui fait largement oublier ses faiblesses visuelles et techniques. Le visuel des différents personnages lors des dialogues est magnifique et ouvrir un simple menu suffit à comprendre sur quoi le jeu a tout misé en terme graphique et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne fait pas semblant. Le plus dingue c'est que malgré des visuels ultra léchés et chargés, le tout demeure plutôt lisible – indispensable vu la quantité de paramètres à prendre en compte en jeu. Pour râler un peu, on pourra éventuellement trouver quelques menus un peu trop cachés en sous-menus pas toujours heureux qui rendent parfois la navigation inutilement lourde mais là encore, vu la gageure de rendre tout ça digeste, on ne peut pas dire que ces micros-faiblesses soient hyper gênantes pour le joueur.

Et s'il n'y avait que ça…

Le contenu de Persona 5 Royal est titanesque : votre temps sera divisé entre visite des donjons – les fameux palais évoqués plus haut – et le "temps libre" durant lequel votre avatar aura le choix entre diverses activités lui permettant de nouer des relations plus fortes avec la vingtaine de personnages gravitant autour de lui, d'augmenter certaines de ses caractéristiques, d'acquérir de nouveaux objets rares, de s'adonner à quelques mini-jeux… pour bien mesurer l'ampleur des features, j'ai personnellement découvert à un mois de la FIN du jeu deux activités dont je n'avais même pas réalisé l'existence, et on ne peut pas dire que mon personnage ait chômé. Ajoutons qu'une activité permet rarement de monter une seule de vos stats ou de vous octroyer un seul bonus : travailler vous rapportera de l'argent ET augmentera vos stat personnelles, aller faire la causette à un personnage vous donnera une nouvelle fonctionnalité en combat et augmentera vos bonus lors de fusions de personas, etc… le jeu tape toujours dans plusieurs directions pour démultiplier la satisfaction de progresser.

Vous disposez de dix mois pour mener à bien l'aventure, chaque journée étant découpée en deux phases, une activité prenant une phase de cette même journée. Il va donc falloir gérer votre emploi du temps tout en vous fixant des objectifs raisonnables sur ce que vous souhaiterez développer, faire une run parfaite relevant de l'impossible pour une première partie, à moins de vous être envoyé 200 pages de soluce (ce que je ne vous conseille pas du tout : ça vous spoilerait une bonne partie des évènements et retirerait à peu près tout intérêt aux phases de temps libre). Si vous avez déjà joué à un persona, dites vous que tout ce que vous avez pu avoir comme activités disponibles et comme bonus possibles à débloquer sont démultipliés dans P5 royal. Et ici, pas de DLC, pas de contenu payant en plus, pas de trucs à moitié terminé. Le jeu coûte 60 balles et vous prendra facilement 90 heures en ligne droite. Et pas 90 heures où vous vous emmerderez. Sauf évidemment si les J-RPG, les visual novel et les trucs façon shenmue vous filent de l'urticaire. P5 royal est un pur mélange de ces genres, qu'il sait gérer parfaitement sans jamais devenir indigeste. Juste pas super reposant pour un cerveau déjà surmené.

D'autant qu'en plus de tout ça, reste les donjons, au nombre de onze, et pour lesquels vous aurez une deadline à respecter, sous peine de game over.

Fusionne-moi, grand fou

Côté J-RPG, justement, les phases de donjon qui occupent l'autre moitié d'un jeu déjà pas avare offrent des phases mêlant énigmes, infiltrations, rebondissements du scénario et combat au tour par tour. Et tout ça, encore une fois, sans devenir ni indigeste, ni illisible. L'infiltration n'est pas ultra poussée mais offre le choix de progresser discrètement plutôt que de se fritter en permanence et de risquer de se retrouver à court de ressources. Les énigmes varient en fonction du thème de chaque donjon pour qu'aucun ne soit jamais répétitif ou lassant et les combats, bien qu'au tour par tour, proposent un dynamisme dans la mise en scène et les commandes qui modernisent un système de combat pas mal rouillé et devenu trop souvent synonyme de mou ou rébarbatif. Ici, le mélange tactique et action fonctionne très bien, le jeu limite les voyages chiants dans des dizaine de sous menus et propose même la possibilité de laisser l'IA gérer partiellement ou totalement vos personnages durant les phases de farm. Il est évident que si vous êtes absolument allergique au tour par tour, le jeu ne vous réconciliera pas avec, mais si vous faites partie des joueurs aguerris qui trouvent simplement le système un peu vieillot, P5 royal vous donnera un petit coup de jeune. Le level design des donjons est en outre très bien fichu, offrant une difficulté croissante et un soin particulier aux symboliques propres à chaque maître du palais, afin de ne pas casser l'immersion. Là encore, le jeu ne fait rien au hasard et soigne les détails dans un gameplay qui reste nerveux sans jamais devenir brouillon.

Pour combattre, il vous faudra invoquer les fameuses personas du titre : personas qu'il faudra dans un premier temps recruter lors des combats en taillant une bavette avec des monstres que vous aurez suffisamment affaiblis (mais que vous n'aurez pas besoin d'enfermer dans des boules) puis fusionner pour en obtenir de plus puissantes, dont les attaques seront un mélange de celles qui ont permis leur émergence. On construit ainsi une équipe tactique au gré de ses essais et de ses rencontres, pour devenir plus puissant et surtout davantage capable de palier à tous les cas de figure, les boss du jeu ne se contentant pas d'être des sacs à PV mais de réels affrontements tactiques ou saisir le pattern et y trouver la faille sera indispensable pour gagner. A ce titre, le jeu demeure d'ailleurs pas franchement simple pour un joueur peu entraîné, malgré ses modes facile et très facile (bon toujours plus que ses prédécesseurs, ceci dit). Naturellement, le jeu aime bien glisser dans cette mécanique de fusion une part d'aléatoire qui fait que parfois fusionner donnera une personna imprévue, aux compétences surprises, ce qui pourra aussi bien vous sauver d'une situation tendue que foutre en l'air toute votre stratégie de fusion. Oui, P5 Royal a beau être généreux, il peut aussi être cruel. Mais il est suffisamment libre dans ses sauvegardes pour que cela ne soit pas trop dommageable non plus. De manière générale, P5 Royal est intelligemment pensé pour ne jamais vous coincer, mais n'oublie pas pour autant de proposer du challenge, histoire de demeurer dynamique sur son énorme durée de vie. Là encore, on est sur un quasi sans – faute.

Mais le sans-faute ça n'existe pas… et outre ses quelques défauts déjà évoqués, Persona 5 Royal n'échappe malheureusement pas à un sérieux souci de rythme malgré le soin apporté.

Mais lâche- moi !

Déjà, on pourrait débattre côté romance : qu'un jeu trouve parfaitement ok de faire sortir un lycéen avec des femmes adultes (sa prof ou son toubib) mais certainement pas avec des gars (toujours aucune romance gay disponible malgré le boulevard qu'offraient certains personnages...) et nous serve encore une fois l'image de la folle tordue à la limite du violeur d'ado, ça fait très clairement grincer des dents. C'est un détail, mais pour un jeu qui tente d'être moderne et de parler du mal-être des adolescents c'est franchement de mauvais goût.

Et puis... il y a la fin.

Je suis du genre très tolérant avec le syndrome du jeu bavard – j'ai des années de point n'click derrière moi – et également avec celui du boss-qui-ne-veut-pas-crever-mais-putain-il-te-faut-quoi-une-bombe-H. Et sincèrement P5 royal a réussi à me saturer sur sa fin. Outre de multiples boss de fin, chacun intercalés par d'assez longues phases narratives ou d'exploration, le jeu tombe les deux pieds dans l'effet "mais en réalité, ce n'était pas l'antagoniste ! Il y avait plus fort derrière !" avec un tel excès qu'on se croirait dans une saison de DBZ. Les cinq dernières heures de jeu -oui, oui CINQ HEURES et encore, en rushant, sont une accumulation de révélations, de retournements, de combats épouvantables exigeant d'avoir une équipe au top sous peine de se faire pulvériser, de boss à plusieurs phases et de donjons retords qui défoncent totalement la courbe de concentration.

Malgré toute ma patience, l'affrontement final m'a réellement sorti du jeu, tant la vision de ce boss qui refusait de crever frisait le ridicule. Clairement, la partie rajoutée par "Royal" s'emboîte assez mal avec le jeu d'origine. Cette phase, prise à part, reste ionnante dans ses thématiques, dans le traitement de certains personnages un peu trop laissés de côté (le personnage d'Akechi par exemple gagne très clairement en épaisseur et en dramaturgie) mais elle survient après déjà deux points qu'on croyait finaux. On a le sentiment très lourd que le jeu, dans son excessive générosité, ne sait plus s'arrêter. Et lorsqu'il se conclut enfin, on est davantage soulagé qu'ému alors que la seconde émotion devrait clairement primer. Atlus s'est clairement un peu trop emballé, ici, en perdant notamment de vue que le joueur avait déjà eu sa dose d'émotion forte avec la fin du persona 5 original, enchaîner cette espèce de "boss rush" n'était pas le choix le plus heureux.

P5 Royal offre un new game + permettant de récupérer une partie des éléments et bonus glanés au cours de sa partie pour pouvoir compléter ses succès et développer les aspects que l'on aurait raté lors de la première run. Si c'est une excellente idée, je dois ettre que l'idée d'affronter à nouveau ce final à rallonge me refroidit pas mal. Comme quoi, en faire trop peut être autant un travers qu'en faire pas assez.

Pour conclure…

Malgré mes quelques critiques de la fin, Persona 5 royal demeure, dans un contexte de jeux pas finis ou photocopiés, un superbe doigt d'honneur aux gros studios – comme une mise en abîme des thèmes qu'il aborde. C'est un jeu d'exception, aux finitions exemplaires, qui devient certes un peu pesant dans son immense richesse mais n'en demeure pas moins une expérience à ne pas rater si vous aimez les J-RPG et si les précédents persona vous ont déjà conquis/conquises. Sur ce coup-là, Atlus aura clairement explosé tous les compteurs.

Les +

+ Des interfaces beaucoup trop classes

+ Cinématiques en 2D avec une très belle animation

+ Level design des donjons jamais répétitifs et inventif

+ Bande son pop au top

+ Visiter Tokyo en version J-RPG

+ Palette de personnages variée

+ Combats dynamiques malgré le tour par tour

+ Scénario dense bourré de rebondissements

+ Quantité d'activités et de trucs à faire qui vous feront comprendre pourquoi même les lycéens japonais sont en surmenage

+ Doublage japonais au top sans surprise

+ Boss bien pensés

+ Jamais totalement bloquant malgré sa difficulté parfois un peu vache

+ Jamais illisible ou brouillon dans ses menus

+ New game + bien pensé

Les –

- Graphismes techniquement pauvres pour la date de sortie du jeu

- Quelques fautes dans une traduction française bienvenue mais pas parfaite

- Quelques personnages un peu trop sous-développés

- Clairement pas fait pour quelqu'un qui n'aime pas le J-RPG et les dialogues

- Parfois inutilement bavard

- Quelques inévitables menus de sous menus un peu lourds

- Encore des clichés moisis sur l'homosexualité, les femmes

- Un final au rythme éclaté qui parvient à réellement la patience du joueur

9
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Créée

le 31 mars 2024

Modifiée

le 31 mars 2024

Critique lue 20 fois

SubaruKondo

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