Premier épisode de la saga Prince of Persia depuis plus d’une décennie, The Lost Crown a été développé par les studios montpelliérains d’Ubisoft.
Il nous plonge à une époque indéterminée, inspirée de la mythologie perse et met en scène Sargon, un guerrier membre des Immortels, une troupe de soldats d’élite au service de la reine.
Sargon et d’autres membres de la garde partent au secours du prince Ghassan, retenu au Mont Qaf à la suite de son enlèvement.
On n’en dira évidemment pas plus sur le scénario en tant que tel, mais disons que sans être inintéressant, il est surtout un bon prétexte pour lancer le joueur dans l’exploration d’un lieu immense, bourré d’ennemis et de pièges en tout genre.
Malgré tout, les développeurs ont tout de même tenté de donner un semblant de caractère et de personnalité à tous ces PNJ, et vous aurez droit à quelques échanges de temps à autre, qui se matérialisent par des images figées dans un style un peu comics, avec les dialogues qui s’affichent en bas de l’écran (également doublés vocalement).
Une histoire qui malgré tout, à tendance à se diluer dans cette longue aventure qui laisse avant tout la place à l’action.
Pour cet opus, c’est sous la forme d’un metroidvania que la franchise fait son retour.
Une vue de profil en forme de clin d’œil au premier opus, avec ce mélange d’action, de plate-forme et de puzzle inhérent au genre. Un épisode qui s’inspire du mythique premier volet à d’autres égards, le premier étant sa difficulté !
Mettons les pieds dans le plat : The Lost Crown est à réserver aux joueurs acharnés, à ceux qui aiment souffrir, les autres abandonneront assez vite de découragement.
A ce propos, il est important de préciser que la difficulté est entièrement personnalisable, ce qui est vraiment une bonne chose dans la mesure où les modes de difficultés standards manquent de justesse. Le niveau « facile » l’est trop, mais le niveau « moyen » est déjà très (trop) difficile.
Ceci étant précisé, oui, ce Prince of Persia est particulièrement corsé pour bien des raisons : ennemis agressifs, boss sans pitié, phases de plate-forme complexes nécessitant une excellente maitrise du gameplay, puzzles tordus…en clair, tout est fait pour vous en faire baver. Parfois, on se demande même comment on va bien pouvoir s’en sortir devant certaines pièces où des mécanismes mortels sont présents absolument partout !
Pour autant, The Lost Crown mérite bien qu’on mette ses nerfs à rude épreuve tant il a de belles choses à offrir, la première étant sa direction artistique. En effet, le jeu est un petit bijou quel que soit l’endroit du Mont Qaf où vous vous trouverez. Les paysages sont d’une étonnante diversité mais flattent toujours la rétine. Rien que pour ça, on n’a toujours envie d’en voir plus.
Autre aspect très intéressant du jeu : son gameplay. S’il fonctionne sur un système de progression classique, votre personnage va acquérir de nouvelles compétences au fur et à mesure. La maîtrise de ces nouvelles compétences est indispensable pour avancer dans le jeu ! Toutefois, il est possible de participer à des entrainements ou des challenges pour apprendre à les utiliser.
Par ailleurs, en dépit d’un grand nombre de coups et de pouvoirs lorsqu’on approche la fin du jeu, le gameplay reste toutefois relativement abordable, même si sur certaines phases, il nécessitera tout de même une certaine dextérité de votre part.
Il sera également indispensable, à certains moments, de prendre le temps de faire la chasse aux diamants et autres objets de valeurs afin de pouvoir vous offrir de nouveaux équipements, dont l’absence rendrait extrêmement difficile certains combats, notamment de boss. Inutile donc, d’espérer foncer tout droit, sauf peut-être si vous baissez la difficulté au maximum, mais ce serait finalement se priver de ce qui fait le sel même de l’expérience.
The Lost Crown est donc une aventure longue (comptez au moins 30h de jeu, en vous concentrant uniquement sur l’essentiel) et difficile, durant laquelle l’apparition de l’écran « game over » devient la routine.
On le déconseillera uniquement aux allergiques aux metroidvania et à ceux facilement rebutés par la difficulté.
Car dans l’ensemble, cet opus est une très belle réussite, avec très peu de défauts.
On regrettera peut-être des thèmes musicaux peu marquants et trop discrets, une histoire alambiquée qui perd un peu vite le joueur et le manque de charisme général des protagonistes.
Pour le reste, on ne peut qu’applaudir le travail des gars d’Ubisoft qui ont réalisé un travail sur les graphismes, le gameplay et le level design remarquable.
Après ça, pensez juste à vous prévoir un jeu plus reposant pour vos nerfs !
Condition de test : s’agissant d’une sortie cross-gen, le test a été ici réalisé sur PS5, avec une belle fluidité à la clé et peu de chargements…