Ce n'est pas le costumier qui est à renvoyer, son travail des différents personnages est exemplaire. On ne blâmera pas non plus le chef-décorateur qui a su faire son office avec goût. Le compositeur n'est pas non plus la cible d'attaques quelconque: sa musique est plus que plaisante. Non, si Puppeteer est la comédie qui se transforme en tragédie, c'est par la faute du metteur en scène.
Le jeu n'est pas drôle. Il tente de l'être, mais échoue. Il tente cet humour cabotin et bavard où l'on parle tout le temps en espérant que le joueur va finir par trouver ça amusant. "Sur un malentendu". Au final, c'est agaçant et le petit conte qui partait de manière fort sympathique devient très très rapidement effroyablement longuet. Le jeu par ailleurs est affreusement long. La preuve que la durée de vie n'est absolument pas une donnée objective.
Ce qui participe à cette impression, c'est surtout le gameplay d'une pauvreté et d'une facilité déconcertante. Il y a deux mécaniques de jeux: les têtes qui changent et les ciseaux. Les têtes, pourrait-on s'imaginer, serviraient à battre certains ennemis ou à acquérir certains pouvoirs. Que nenni! Elles ne servent qu'à activer des niveaux bonus qui n'ont pour intérêt que de gagner des vies qu'on ne perd pas à cause de la facilité du jeu. Cette mécanique ne sert donc à rien. Quant aux ciseaux qui permettent de voler tant que l'on a du décors à découper, cela partait bien mais le fait d'avoir à tapoter Carré en boucle est parfaitement agaçant et sur la longueur devient un supplice.
En bref Puppeteer est un jeu au bien bel apparat, fourmillant de détails et à la musique merveilleuse. Seulement Gavin Moore a oublié de faire un jeu derrière. Pour un adulte, il sera incroyablement chiant et facile. Pour un enfant, il sera incroyablement long et laborieux (pas dur, laborieux).