C'est donc ça le légendaire Red Dead Redemption? Eh beh.

Après avoir fait Red Dead Redemption 2 il y a deux mois, je voulais connaître la suite de l'histoire de John Marston et par la même occasion découvrir le jeu d'origine qui a donné sa renommée à la série de Rockstar. Pour résumer simplement mon expérience, je ne me suis pas vraiment amusé et j'ai trouvé que le jeu accumulait les lacunes au point de lui donner un côté vieillot non négligeable. Au moins, c'est un bon exemple qui montre que le jeu vidéo, ce n'était pas mieux avant.

D'abord, concernant l'histoire, j'ai trouvé que le problème majeur du jeu était son écriture, notamment ses personnages. On veut nous raconter une histoire sérieuse et tragique dans un contexte historique et réaliste, sauf que le jeu est rempli de personnages loufoques, comiques, burlesques et ridicules. Que ce soit le vendeur de remèdes miracles, le déterreur de tombes, l'ivrogne, ou les Mexicains (le militaire, le dictateur et le révolutionnaire), ce sont tous des personnages caricaturaux qui rendent toutes les scènes où ils apparaissent particulièrement pénibles à suivre. C'est dommage parce qu'à côté de ça, on avait des personnages sympas, comme Bonnie, qui ajoutent une certaine valeur à l'histoire.

Parlons-en de l'histoire, d'ailleurs. Du postulat de base qui nous présente John à la recherche de ses anciens camarades, on en arrive à John qui tourne en bourrique et se plie en quatre à chaque personnage rencontré dans l'espoir d'avoir la moindre information qui le mènera à ses cibles. Le jeu tire en longueur et s'empêtre dans des histoires de révolutions mexicaines totalement inintéressantes (car menées par des personnages cartoonesques, comme je viens de l'évoquer), à tel point qu'on en vient parfois à perdre le fil de ce que John doit réellement faire.

Au lieu de nous présenter une évolution logique de l'histoire avec une intrigue qui se développe à coup d'informations acquises suite à nos actions, le jeu décide de nous lancer à la figure les bandits qu'on recherche sans aucune forme de logique ni de mise en scène. Au détour d'une mission dans un lieu qu'on a déjà visité, voilà qu'on tombe sur notre première cible. À ma connaissance, aucune explication n'est donnée sur le pourquoi de sa présence ici. Même chose pour notre second ancien camarade qui apparaît d'un coup et sans explication en plein milieu d'une mission. Aucune montée en puissance, aucune recherche dans la présentation des événements. On dirait que les scénaristes ont oublié qu'ils devaient connecter la révolution mexicaine à ces deux personnages et ont décidé de les inclure de façon aléatoire sans se soucier d'une quelconque cohérence.

Je ne suis pas non plus particulièrement fan de la fin du jeu qui sonne comme une fin forcée pour imposer une dimension tragique. Il y a ce côté un peu artificiel qui me chiffonne.

Pas mal de missions m'ont semblé assez plates, voire simplement ennuyeuses. On se retrouve très souvent à devoir suivre telle ou telle personne pendant des plombes et à lire des dialogues pas particulièrement intéressants. Il y a beaucoup de temps morts où j'avais l'impression de subir le jeu, plutôt que de jouer, la faute encore une fois à une histoire et à des personnages qui sont loin de donner envie de s'investir dans ce qu'il se e.

Pour ce qui est des quêtes secondaires, j'ai vite lâché l'affaire quand j'ai vu le peu d'intérêt qu'elles avaient. On nous trimbale de gauche à droite avec pas grand-chose à raconter, merci, mais non merci, j'ai pas de temps pour ça.

Côté gameplay, autant j'ai trouvé les combats plus dynamiques et agréables que dans le second opus grâce à une exigence de la visée moins grande, autant d'autres éléments sont particulièrement pénibles. Certaines missions requièrent d'être commencées dans une fourchette de temps précise, généralement durant la journée. S'il fait actuellement nuit, vous devez avancer le temps. Sauf qu'il n'y a pas de fonctionnalité à proprement parler qui permette ça. Pour faire avancer le temps de 6h, vous devez créer un camp ou vous rendre dans un de vos logements pour sauvegarder. C'est un procédé incroyablement lourd et pénible, surtout qu'il faut parfois le faire deux fois parce que 6h peut ne pas être suffisant.

Pareil pour le voyage rapide, il faut sortir des villes et des campements pour pouvoir créer un camp, attendre que l'animation se termine, puis choisir sa destination.

Et de nouveau, on a ici un jeu où l'économie ne sert absolument à rien. On nous donne de l'argent pour acheter des armes, des munitions, des consommables et de nouveaux logements, sauf que tout ça se trouve sur les corps des ennemis qu'on tue au fil des missions, et les logements ont la même utilité que le camp qu'on peut créer pour sauvegarder. J'ai fini le jeu avec plus de 1 200 $ tellement je n'achetais jamais rien.

Un mot également concernant la difficulté du jeu. J'ai joué en hardcore, sauf que dans ce mode de jeu, il y a un tout petit problème, les ennemis peuvent vous tuer en une balle dès que vous sortez votre tête de votre couverture. Ça n'est pas particulièrement agréable d'être caché derrière une caisse, puis de mourir à la moindre tentative de viser les ennemis. Parfois, vous ne savez même pas d'où vient le tir, car un adversaire à l'autre bout de la zone a réussi à vous mettre une balle dans la tête.

Les combats où on se retrouve face à plusieurs ennemis obligent aussi également à ab du Dead Eye, sinon on se fait arroser de balles dès qu'on essaie de tuer des adversaires. Même chose pour les combats à cheval, les cibles bougent tellement vite et nous touchent tellement facilement qu'il faut avoir un recours régulier au ralenti pour pouvoir espérer survivre. Je comprends que la difficulté soit censée être plus élevée, mais un juste milieu aurait été bienvenu.

Bref, une nouvelle déception vidéoludique qui m'amène à croire de plus en plus que les joueurs savent se contenter de peu. Même si le jeu est sorti il y a 15 ans, ça n'en reste pas moins un résultat très critiquable. Pour comparaison, Mass Effect II est aussi sorti la même année et m'avait semblé à des années-lumière (hihi) de RDR.