RoboCop: Rogue City
6.8
RoboCop: Rogue City

Jeu de Nacon (2023PlayStation 5)

50% FPS, 50% RPG, 100% sponsorisé tomato ketchup, le vrai Heinz.

Terminé en 33h.

"Il est de retour, vous savez celui qui n'aime pas son nom, un nom qui commence par R. Rambo? Meuh non! Robocop, voyons!" pouvait-on lire dans les articles ciné de magazines JV en 1990 lors de la sortie de Robocop 2. Et puis 33 ans plus tard, on peut rabattre le même pitch pour ce Rogue City qui, avouons-le, ne soulevait pas trop d'enthousiasme hormis les fans. Il faut dire que le studio Teyon, spécialisé dans les adaptations ciné des 80's, n'avait guère brillé avec son Rambo et autre Terminator. D'où les craintes justifiées pour le retour assez surprenant de Robocop, une licence cinématographique morte depuis longtemps dont le seul coup de génie se résume à l'oeuvre de Verhoeven en 1987. Vendu en apparence comme un énième vigilante-movie bête et violent, le réalisateur avait eu l'intelligence à l'époque d'y intégrer une critique satirique sur le pouvoir des multinationales et la privatisation à outrance, l'être humain devenant superficiel face aux profits. Rien de bien neuf en somme mais c'était très bien écrit. Ensuite, le reste est à oublier, Robocop 2 & 3, et la série canadienne bonne pour les enfants de 5 ans. Quant au remake de 2014, je ne l'ai pas vu et n'ai aucune envie de le voir. Mais heureusement, il y a toujours des surprises et contre toute attente, Robocop Rogue City est de loin ce qui été fait de mieux sur le cyborg policier depuis des décennies.

Points positif:

+ Un bon scénario respectant parfaitement le lore. C'est drôle, cynique avec une approche bien acerbe sur la forme. Des lieux et plans iconiques du film (le commissariat, la salle de réunion de l'O...) sont repris à la perfection. Oui, Rogue City est le vrai Robocop 3 vu qu'il se e juste après les 2 premiers opus.

+ Incroyablement beau par moment, merci l'Unreal 5: Robocop semble tout droit sorti des films, le vieux centre-ville de détroit avec ses néons, sa crasse, son vidéo-club, ses bornes d'arcade et ses poubelles respire la DA anxiogène des années 80. Il ne manque que l'odeur de la pisse.

+ Peter Weller et Nancy Allen de retour dans un Robocop, 33 ans après le 2e film. Les défunts Robert DoQui (le sergent Reed) et Dan O'Herlihy (le boss de l'O) sont également de la partie.

+ Une galerie de personnages secondaires bien écrits et attachants: le docteur Blanche, la journaliste Samantha Ortiz ou encore Pickles l'informateur.

+ Incarner Robocop (évidemment) avec le choix d'en faire une machine implacable au service de l'O ou faire ressortir l'humanité d'Alex Murphy en aidant les citoyens.

+ Phases de FPS jouissives et exutoires: Dragon Eagle 12mm, fusils d'assaut, mitraillette... On a un véritable arsenal mais LA star, c'est le légendaire pistolet auto9 du cyborg: on peut le régler en tir semi-auto ou automatique puis crafter sa puissance avec des puces. La compétence "plus de gore" enrichie le jeu avec beaucoup plus de sang qui gicle, des cerveaux qui explosent et des morceaux de couilles qui virevoltent dans tous les sens. Bref, c'est merveilleux, c'est fantastique. On peut donc s'improviser décorateur intérieur en repeignant tout en rouge façon Valérie Damidot ces murs blancs, gris et fades. Le jeu pousse l'humour crade jusqu'à certains de ses trophées. Par exemple, n'oubliez de faire sauter les parties génitales d'un pas-beau pour avoir le trophée "ferme ta braguette". Non, non, ne riez pas: pour les complétistes, ce détail a son importance.

+ Des quêtes secondaires scénarisée et parfois drôles avec des tas de clins d'oeil liés aux films: celle de la crème solaire 100% cancérigène est à mourir de rire.

- Le main theme mémorable et épique de Basil Poledouris repris dans la grosse fusillade finale: on se sent aussi fort qu'un blindé indestructible, tout en se livrant au grand nettoyage de printemps, à gros coup de fusil Cobra.

Points négatifs:

- Visionner obligatoirement Robocop (1987) et Robocop 2 (1990) avant de lancer le jeu. Après, je ne pense pas que ça soit un défaut en soit, même si j'estime la suite d'Irvin Kerchner très moyenne. Ce réalisateur pourtant talentueux s'était emparé d'un univers n'étant pas le siens sans en saisir l'essence même.

- Stabilité technique perfectible malgré le patch: des quêtes accomplies mais qui se relancent sur certaines autosaves, des ennemis freezés et il m'est arrivé d'être bloqué en franchissant une porte. Heureusement, la relance d'une autosave m'a permis de continuer.

- Système RPG facilement breakable en plaçant tous ses points de compétences dans "armor" et "vitality". Il faut attendre les 2 missions finales pour commencer à transpirer.

7
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Créée

le 27 mai 2024

Critique lue 164 fois

8 j'aime

Flikvictor

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8

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