On est face à une tentative de relancer une licence culte des années 90, mais qui, hélas, n’arrive jamais à retrouver la magie et l’excitation de ses prédécesseurs. C’est un titre qui se présente comme un jeu de course fun et décalé, avec une esthétique cartoon et une ambiance légère, mais qui souffre de choix de conception douteux et d’une exécution qui laisse à désirer.
Surtout si vous avez connu les Snowboard Kids originaux sur Nintendo 64, est le changement radical dans le design des personnages. Les charmants petits snowboarders à têtes disproportionnées, si emblématiques de la série, ont laissé place à des adolescents génériques. Ce choix, visiblement fait pour moderniser la franchise, érode une grande partie de l’identité visuelle qui faisait le charme des jeux précédents. Le côté décalé, presque caricatural, est remplacé par quelque chose de beaucoup plus banal.
Le gameplay, bien qu’essayant de s’inspirer de l’ADN de la série, peine à trouver son rythme. Les bases sont là : des courses sur des pentes enneigées, des objets pour gêner vos adversaires, et des figures à réaliser pour gagner des bonus. Mais tout semble moins précis, moins fluide. Le contrôle du snowboard manque de réactivité, rendant les virages et les manœuvres souvent frustrants. Les objets, bien qu’amusants, ne parviennent pas à compenser cette rigidité, et les courses deviennent rapidement répétitives.
Visuellement, SBK n’est pas désagréable pour un jeu DS, mais il manque clairement de personnalité. Les environnements enneigés, bien que variés, ne parviennent pas à se démarquer par leur design ou leur créativité. Les décors semblent trop fades, trop génériques, et ne dégagent pas cette ambiance fun et loufoque qui faisait la force des premiers opus.
L’un des aspects les plus décevants est la bande-son. Là où les originaux offraient des morceaux entraînants et mémorables, SBK propose une musique fonctionnelle mais oubliable, qui ne parvient pas à marquer les esprits ou à renforcer l’énergie des courses. C’est une composante essentielle qui manque cruellement ici.
Pour autant, SBK n’est pas entièrement dénué de qualités. Il offre quelques moments de fun, surtout pour les joueurs plus jeunes ou ceux qui n’ont pas connu la série originale. Le mode multijoueur peut aussi prolonger un peu l’intérêt, à condition de ne pas s’attendre à des sensations comparables aux titres de la Nintendo 64.
Je garde en souvenir une tentative de modernisation qui échoue à capturer l’essence de ce qui rendait la série si spéciale.
C’est un jeu qui se contente de rester dans la moyenne, sans jamais vraiment briller, et qui risque de décevoir les fans de la première heure. Pour les nostalgiques, il ne reste qu’un sentiment amer... Celui d’un potentiel gâché et d’une série qui méritait bien mieux.