Syberia : Le Monde d’Avant par Oriane

J'avais joué au premier jeu plus jeune, sans jamais le finir, et j'y suis revenue il y a quelques années, puis j'ai enchaîné avec le deuxième. Au vu des critiques, je n'ai pas joué au troisième (mais j'ai regardé des walkthroughs car je ne trouvais pas de résumé complet, et si le gameplay et les graphismes sont mauvais, le scénario n'est pas mal et on retrouve bien l'ambiance de Syberia).

Quand j'ai vu que le jeu était gratuit avec Prime Gaming, j'ai foncé, d'autant plus qu'il semblait avoir des retours beaucoup plus positifs que le 3e jeu.

Au niveau visuel, c'est un choc ! Il y a une nette amélioration des graphismes depuis les premiers jeux, les personnages et les décors sont plus vivants. Cela e aussi par des plans plus soignés et plus cinématiques.

L'histoire paraît un peu tirée par les cheveux au début, même si on voit bien où les scénaristes veulent en venir (Kate a pris goût à l'aventure et cherche des raisons pour continuer et éviter à tout prix de rentrer chez elle). Mais quand les éléments se mettent peu à peu en place, on s'attache aux personnages et on s'émeut de la tournure des événements.

On retrouve toujours des énigmes comme dans le premier jeu, plus ou moins difficiles, basées sur les mécanismes des automates propres à l'univers de Syberia.

Et bien sûr, il y a toujours cet univers créé par le jeu, avec des villes inventées et une atmosphère un peu steampunk avec les automates qui sont partout. J'ai beaucoup aimé découvrir Vaghen, avec son esprit très allemand, autant dans l'architecture que dans les personnages.

J'ai lu que le gameplay s'était beaucoup amélioré par rapport à Syberia 3, je ne peux pas en juger comme je n'y ai pas joué, mais j'ai trouvé la caméra et les déplacements vraiment mauvais. Beaucoup trop de fois, j'ai cliqué au mauvais endroit alors que je voulais juste marcher, et j'ai galéré à aller où je voulais car je ne pouvais pas tourner la caméra. J'ai aussi trouvé dommage que les objectifs secondaires ne soient pas donnés plus clairement, je suis ée à côté de quelques-uns d'entre eux car je n'avais pas vu qu'il y avait quelque chose de plus à faire à cet endroit...

Le jeu est sympathique dans son ensemble et j'ai é un bon moment, malheureusement je n'ai pas vraiment eu l'impression de jouer à un Syberia... Le jeu a perdu plusieurs choses qui faisaient son identité.

J'aime beaucoup les jeux narratifs mais cet aspect n'a jamais été la force des jeux de base. L'histoire était plus retranscrite par une ambiance que par la complexité d'un scénario et l'écriture des dialogues. J'ai eu plus l'impression de jouer à un DONTNOD (et j'adore Life is Strange, mon top 10 peut en témoigner) qu'à un Syberia. Pourtant, là où les jeux DONTNOD réussissent à créer des personnages touchants de réalisme, Syberia offre des personnages plus fades et oubliables. Les autres jeux nous offraient des personnages singuliers avec des interactions uniques, loin de tout réalisme mais c'est ça qui faisait la magie des jeux. Ici, j'ai seulement retrouvé ça avec Oscar, d'ailleurs une petite pépite de ce jeu, j'ai beaucoup aimé les séquences où on le contrôle, et ses échanges avec Kate. (Il est d'ailleurs le seul à l'appeler "Kate Walker", un exemple parmi d'autres des petites singularités qui manquent cruellement dans ce nouveau jeu !)

J'ai la même impression avec Vaghen et les autres lieux qu'on découvre dans le jeu. Trop de réalisme, même avec les automates intégrés dans toute la ville. Il suffit d'aller dans n'importe quelle ville au Sud de l'Allemagne ou dans un refuge de montagne pour retrouver la même ambiance. Mais rien ne pourra ressembler au Barrockstadt du premier jeu, et c'est ce genre de choses qui manque.

Puis j'ai trouvé dommage que le jeu soit centré sur Kate, sa personnalité et son histoire. Je vois bien que le jeu essaye de donner un nouveau souffle à la saga et de remettre Kate au coeur de l'histoire, mais la beauté des premiers jeux résidait justement dans le fait qu'elle restait plus effacée par rapport à l'univers qu'elle découvrait, et qu'elle était plus une spectatrice comme le joueur. Le fait de centrer le jeu sur elle casse un peu de cette magie.

Le studio n'a pas l'air de prévoir une suite pour le moment, ce qui m'étonne beaucoup car la fin laisse clairement la porte ouverte à d'autres aventures, tout comme le faisait Syberia 1. Les jeux suivants, s'il y en a, ne seront pas les mêmes sans Benoît Sokal, mais j'aimerais tout de même continuer à suivre Kate dans ses aventures.