Whop hop !
Encore une petite mini-chro de petit jeu adorablement charmant en pixel-art (1) qui non seulement est à nouveau gratuit et disponible dans toutes les bonnes crèmeries sur ordinateur (un lien à la fin) mais aussi a le mérite d’être court (comptez une vingtaine de minutes voire un peu plus sans se presser) avec une indéniable profondeur.
Et quel mini-jeu il faut dire !
Dans The Dark Queen of Mortholme, vous incarnez rien de moins que la grande méchante, le boss ultime, j’ai nommé, La Reine des Ténèbres. Voilà t’il pas que vous régnez plus ou moins paisiblement sur votre empire millénaire peuplé de gobelins féroces et autres créatures à votre botte et dont le rôle sera d’annexer tous les petits royaumes à côté avec un dédain sans faille pour toutes ces créatures inféreieures.
Sauf ce jour où un héros a décidé de débarquer. Un petit gars maigrelet, chétif mais armé d’une épée, d’un courage sans faille et d’une certaine arrogance qui lui tient lieu de bravoure. Voilà qu’il monte les étages de la tour où siège votre trône pour venir vous affronter. Ce misérable cloporte que vous allez vous faire une joie d’écraser en une pichenette, qui est-il ? Comment ose-t-il vous défier ? Pour qui il se prend ?
Court, le jeu à le mérite pourtant d’avoir une certaine profondeur en inversant les rôles.
Ici vous incarnez la méchante et le héros initialement joué par le joueur est donc l’ordinateur, promu à gagner. Car ce petit gars avec son épée, s’il n’a pas votre force et votre puissance a avec lui un certain joker : l’invincibilité. Oh on dirait pas comme ça en l’écrasant à chaque fois… Sauf qu’à chaque fois qu’il meurt, il revient, gagnant en expérience et donc d’une certaine manière également en puissance, puisqu’à l’instar des IA, il apprend.
Il apprend patiemment, il a le temps avec lui tout en suivant la fameuse technique du « Die & retry » (2) Donc à la longue vous êtes forcément dans le camp des perdants. Et cette impression de se faire ressentir de plus en plus que le jeu avance dans sa courte durée. Le programmeur et créateur principal (Mosu) a en plus le mérite d’utiliser les mécanismes de jeu pour instaurer un vrai dialogue entre deux ennemis qui se cherchent et se tournent autour puis, dans le combat et la mort, finissent par gagner chacun en respect pour l’adversaire. C’est en soi une sorte de mode d’emploi d’apprendre à perdre, oui, mais avec respect et dignité et cette petite création vidéoludique de le faire avec tout le sérieux des grandes tragédies.
A ce stade c’est clairement de l’Art.
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Que ce soit sur pc, mac ou linux, c’est gratuit et par ici :
https://qwertyprophecy.itch.io/mortholme
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(1) J’avais évoqué Shards of god plus tôt : https://senscritique.sitesdebloques.info/jeuvideo/shards_of_god/critique/310563699
(2) Définition : https://fr.wikipedia.org/wiki/Die_and_retry