Juin 2017. Edmund McMillen et Tyler Glaiel dévoilent The End is Nigh et annoncent qu'il sortira un mois plus tard, comme ça, entre la poire et le fromage. L'air de dire "Faites pas attention, c'est juste un petit jeu comme ça".
Sauf que non. Maintenant que The End is Nigh est sorti, on sait que c'est carrément pas "juste un petit jeu comme ça". C'est un putain de platformer calibré au poil et à la durée de vie colossale. Un die & retry pur jus avec une courbe de progression pas courbe du tout, la bonne vieille côte à 45% dont on ne voit pas le sommet tant le jeu nous pousse toujours plus loin, niveau après niveau. De toute façon y'a pas le choix, c'est progresser ou vaporiser des manettes par palettes entières.
Et quand on a bien avancé, qu'on croit qu'on touche au but : c'est niet. Il reste des tonnes de trucs planqués, des "collectibles", des niveaux, des défis, le turfu, des mondes entiers de jeux-dans-le-jeu avec leurs propres achievements, des PNJ qui nous narguent depuis des sommets qui semblent inaccessibles jusqu'à ce qu'on comprenne que certains niveaux n'avaient pas tout dévoilé. Et je ne parle même pas des derniers achievements qui donnent des sueurs froides rien qu'à la lecture de leurs énoncés.
L'ambiance poste-apo de tout ce bordel est géniale, empreinte de l'humour noir foncé dont Edmund a le secret. Pour la petite histoire on dirige Ash, un mélanome ambulant dernier survivant de l'humanité qui voudrait se faire des amis. En collectionnant des tumeurs au age. Si si.
Et on traverse tout ça en sifflotant par dessus les fabuleux remixs de monuments du classique par Ridiculon, déjà à l'œuvre sur Isaac Rebirth. Mention spéciale à la monstrueuse "Nuit sur le mont Chauve" de Mussorgsky version power metal symphonique, à se taper le cul par terre !
Donc oui : The End is Nigh est bien le petit frère difforme de Super Meat Boy. Alors si vous aimez le travail du sieur McMillen, si vous n'avez pas peur des compteurs de morts trop rapides pour l’œil humain et si vous avez fini SMB en pétant moins de dix anévrismes, vous devriez déjà être en train de jouer à cette merveille.
Edit : L'auteur de cette critique vient de de perdre beaucoup trop de vies et de gagner beaucoup trop d'ulcères sur les nombreux niveaux sauce 8 bits planqués dans le jeu (et je pense notamment aux cinq stages dits "de Kübler-Ross"). À défaut d'être assez doué pour platiner le jeu, et malgré un fanboyisme aigu à l'endroit des productions McMillen, l'auteur est tout à fait capable, d'un petit geste vil de crasse vengeance, de retirer un point à sa note. D'ailleurs je le fais. Dans ta race Edmund.
TL;DR : Le jeu est excellent mais quand même un peu raide sur ses derniers niveaux optionnels.