The Legend of Zelda: Link's Awakening
7.5
The Legend of Zelda: Link's Awakening

Jeu de Nintendo (2019Nintendo Switch)

The most beautiful stories start with wreckage

Remake d’un remake du très grand classique du Gameboy, console que je n’ai jamais eu, j’ai pu découvrir la version Switch, sortie en 2019… en mars 2025 ! Promis comme l’un des Zelda les plus singuliers de la série, j’en attendais beaucoup et effectivement, il m’a convaincu sur bien des points !


Le système de jeu est très classique pour un Zelda, avec quelques simplicités (pas de limites de la bourse par exemple) mais aussi un choix que je trouve un peu regrettable d’obliger à jouer avec 2 seuls boutons d’actions. Tout cela est l’héritage du Gameboy. Ce qui aurait pu être une option pour un mode difficile par exemple est un peu laborieux à la longue vu le nombre d’aller-retours à faire dans le menu et que probablement, la plupart des joueuses et joueurs garderont quoi qu’il arrive la plume pour pouvoir sauter attribuée à une touche. Autrement, tous les basiques de la série sont là à peu de choses près, c’est somme-toute globalement classique. La vue du dessus a toujours les mêmes limites notamment lorsqu’il faut faire des esquives un peu propres, mais rien de trop gênant. J’ai trouvé certaines zones du jeu un peu surchargées en ennemis et les combats de boss sont moyennement ionnants mais ils ont le mérite de respecter, la majorité du temps, un principe simple : trouver le point faible.


Graphiquement, le jeu a une patte plastique très réussi qui lui confère un adorable aspect de boîte à jouets ouverte au sol et que l’on observerait à la loupe. En 2025, il semble avoir été patché : les ralentissements sont rares mais le jeu tourne à 30 fps et l’aliasing semble aussi avoir été limité d’une manière ou d’une autre (en mode socle). Le jeu fourmille de détails et d’animations qui vous mèneront souvent à faire cela (:3). Mais surtout, si l’univers sert la narration avec le même naturel pour lequel les jeux Zelda sont appréciés, notamment par la construction de sa diégèse (un monde à explorer, des donjons, lieux clefs, des villages), je crois sincèrement que le choix artistique ici sert le message délivré à la fin du jeu (un peu comme pour The Wind Waker).


Le scénario est vraiment intéressant, bien construit et nourrit par le gameplay, et effectivement l’un des plus originaux et audacieux de la série (avec Majora’s Mask sans doute). Au cours d’une tempête, Link, en train de naviguer, voit son navire frapper par la foudre et sombrer. Il finit par s’échouer sur l’île de Koholint, où il est accueilli par Marin une jeune fille qui le retrouve sur la plage. Rapidement, il va découvrir qu’il est captif d’un rêve du Wind Fish, une créature légendaire incarnée par un œuf qui culmine au sommet de la montagne. Il faut la débarrasser de monstres que l’on peut alors logiquement associé à des cauchemars, et la réveiller en ramassant, dans les donjons, 8 instruments de musiques magiques qui fissureront l’œuf vérolé.


Plus l’histoire avance, plus le jeu insiste sur un parallèle très malin : lorsque le Wind Fish se réveillera, le monde disparaîtra à son réveil ainsi que toutes les personnes qui le peuplent, tout comme le jeu une fois terminé, ne sera plus qu’une série de souvenirs. Là où l’exercice du remake pour ce Zelda en particulier devient brillant, intervient dans cette belle mise en abyme de boîte à jouet / boîte à musique. Je n’imagine pas les sentiments et tous les souvenirs qui ont pu remonter chez celles et ceux qui ont fait le jeu original en étant petits, avaient été marqués par celui-ci mais n’y avaient pas beaucoup retouché depuis longtemps, et qui l’ont alors redécouvert sur Switch tout rutilant, tout chou de son aspect jouet et mignon tout plein, appelant à une belle et respectable régression vers des sensations de l’enfant qui tenait sa console en plastique gris entre les mains. Car le jeu est à mon avis encore plus appréciable avec la Switch décrochée de son socle, et avec l’écran sous le nez. Au final c’est un peu comme si Link’s Awakening pouvait se targuer d’offrir des souvenirs, à la fois familiers et inconnus, ce qui est une sensation qui arrive très souvent dans les rêves. L’écriture du jeu est particulièrement bonne aussi pour un Zelda. Un humour absurde cohabite avec une triste langueur ponctuelle : pour le premier, c’est particulièrement évident sur la quête de livraisons d’objets (dont la réalisation e pour un miracle mais qui se fait avec une certaine évidence et continuité) où parfois les échanges sont logiques, parfois sont plus grotesques (dans le bon sens du terme) ; pour la seconde, c’est surtout l’élimination des boss qui se transforme en compte à rebours fatal. Par ailleurs, la subtilité des lignes de dialogues est parfois marquée d’humour noir, d’humour coquin, de troll etc. Toujours dans le sous-entendu ou avec des mots et expressions d’enfants. Si l’on rajoute la présence de créatures d’autres jeux Nintendo, on retrouve encore une fois et brillamment cette idée de jeux de gamins : qui n’a jamais pris telle figurine avec tel jouet qui n’avaient rien à faire ensemble, mais leur ont inventé une histoire improbable mais cohérente dans nos jeunes cerveaux, ceux qui hurlaient que la réalité n’était faite que pour les personnes sans imagination ?


Finalement, ce que je trouve formidable ici, c’est que le jeu ne joue pas de la nostalgie la plupart du temps mais essaie plutôt de soulager cette mélancolie des années ées, car le médium et son discours s’y prêtent avec excellence. C’est une expérience fantastique, que l'on vit bercé de musiques souvent superbes, et bien sûr, hautement recommandable bien entendu !

9
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le 28 mars 2025

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