Ah, Shadow of the Colossus ! On pense ce qu’on veut, c’est un jeu qui a marqué le média. Et même si certains de ces enfants illégitimes apparaissent ici et là, ça reste un type de jeu qui ne foisonne finalement pas tant. J’ai pu jouer à certains d’entre eux : Il y a Titan Souls, que je n’ai pas apprécié plus que ça, Solar Ash, que j’adore même si je peux lui reconnaître certaines imperfections, et The Pathless est donc le petit dernier sur qui j’ai mis la main.
Alors est-ce que c’est bien The Pathless ? Oui, c’est bien, pas de soucis là-dessus. Mais est-ce que c’est incroyable ? Aaaaaaah… absolument pas.
Il y a de superbes idées, rien à dire. Les combats contre les créatures sont vraiment réussis et savent réutiliser des concepts assez classiques mélangés à un rythme et une mise-en-scène aux petits oignons pour nous donner des petites pépites d’affrontement regorgeant de créativité. Et les courses poursuite, bien que suivant à chaque fois le même schéma, sont parmi les meilleurs moments du jeu. Le level design m’a également assez bluffé, retranscrivant parfaitement une idée de gigantisme semblable à ce qu’il se fait dans Elden Ring, donc ouais ça se place là. La quatrième et dernière vraie zone explorable du jeu est un peu en dessous du reste, mais dans l’ensemble, c’est beau, immense, mais surtout lisible (sauf pour la dernière zone du coup).
Dernier point fort, la musique, toujours bien amenée, pertinente et avec de vraies envolées. Je mentirais en disant qu’elle est mémorable, mais je l’ai aimé avec ion le peu de temps qu’elle m’aura accompagnée.
Maintenant que j’ai chanté les louanges du jeu, je vais pouvoir retourner à mon aigreur et lister ce qui ne va pas : C’est quand même vachement scolaire nan ? Honnêtement je trouve que la structure du jeu est un vrai point noir. En gros, on a quatre boss à battre sans compter la dernière partie, qui correspondent à quatre zones semi-ouvertes qu’on va traverser dans l’ordre. A chaque fois qu’on arrive dans une zone, le schéma est le même. On a une grosse boule rouge qui se balade aléatoirement sur la carte qui, si elle rentre en collision avec nous, déclenche une phase d’infiltration un peu nulle nous confrontant au boss de la zone. La première fois, ça fait son petit effet, mais dès la deuxième on s’en lasse assez vite. Et comprenez que la séquence est systématiquement la même, donc chiant.
La même chose peut être dit pour ce qu’on nous demande de faire dans chacune des zones que l’on explore. A chaque fois on doit débloquer trois tours de contrôle en utilisant des petits talismans que l’on obtient en résolvant des énigmes un peu partout sur la carte. Certaines énigmes sont plutôt sympa, nous demandant d’utiliser le système de tir qui est la mécanique centrale du jeu. D’autres sont bien moins intéressantes, nous demandant de mettre des poids sur des leviers pour activer des trucs. Bon…
Ce qui est regrettable avec cette structure, c’est qu’en plus d’accentuer un sentiment de redondance, ça fait que lorsqu’on arrive dans une nouvelle zone, plutôt que de nous sentir dépaysé par le sentiment de nouveauté, on anticipe les mêmes tâches qu’on va devoir refaire de manière un peu robotique. Moyen fun.
Dernier point noir, le système de déplacement qui nous fait d’une part aller plus vite en tirant sur des petits losanges répartis un peu partout dans le monde que l’on parcourt, d’autre part utiliser un aigle qui nous permet de planer et voler. Ça commence bien, mais le système est quand même pas mal sous-exploité, et le rapport entre horizontalité et verticalité des déplacements ne se fond pas de manière très fluide. S’envoler avec l’aigle nous freine souvent dans notre élan et son utilisation n’est pas très réactive. La sensation de vitesse, pourtant si centrale dans la proposition est donc perfectible.
Je e le scénario du jeu, abstrait sans être pour autant intéressant, et utilisant les thématiques du bien et du mal, l’ombre et la lumière, avec une originalité aux abonnés absents.
The Pathless, c’est un jeu avec un bon potentiel et des vraies envolées, mais qui est plombée par une architecture et des thématiques très scolaires qui en font un jeu parmi d’autres et pas grand chose de plus.