Ce qui est chiant avec ce format épisodique, c'est qu'en fin de compte ça ne fonctionne pas avec les enquêtes. On s'en rend compte au fil des épisodes de TWAU, la série n'arrive pas à créer de suspens. Les épisodes sont bien trop courts, les cliffhangers tout le temps téléphonés. Quelque part c'est le format qui veut cela. On se doute bien que l'on ne va pas trouver l'assassin au bout de l'épisode 2 alors que 5 sont prévus. Et pourtant on nous bombarde sans arrêt de questions, on tente de faire jouer notre intuition, et l'illusion quant au choix de la façon dont on mène le jeu qui était bien présente dans TWD s'évanouit peu à peu dans TWAU, à mesure que l'on progresse.
L'intrigue si elle est dans l'absolu plutôt aguicheuse, avance à pas de fourmis et parvient à gâcher ses quelques retournements de situation en balançant des phrases révélatrices comme autant de panneaux "WARNING" à la gueule du joueur. C'est épuisant de voir la même mécanique se répéter d'épisode en épisode : faire croire au joueur qu'il a une piste solide, puis insérer quelques éléments chelous pour le préparer enfin au twist (ou faux twist) qui rebat les cartes, parce qu'il faut bien que ça continue. Dans TWAU, les ficelles sont trop voyantes, et ça ruine un petit peu l'expérience. Sans oublier le rythme des dialogues et de la mise en scène en dents de scie, tantôt punchys, tantôt désagréablement saccadés.
Après bien évidemment, comme à chaque fois, on ne peut qu'être amoureux de l'ambiance si typique de TWAU, et de sa touch nuit violacé inquiétante. Seulement la narration est primordiale pour un point & click, plus que la DA. Et ici, le bât blesse. Je reste cependant persuadé que le format épisodique nuit beaucoup à l’œuvre, ou en tout cas à mon expérience. Le prochain Telltale, ça sera en one shot, comme avec TWD.