Wip3out
7.3
Wip3out

Jeu de Sony Interactive Entertainment (1999PlayStation)

Le début de mon amour pour le "contre la montre"

Il y a une époque où les jeux de course, pour moi, c’était Mario qui glisse sur des bananes ou Crash Bandicoot qui balance des fioles vertes. Rien de honteux là-dedans, j’ai aimé ces jeux, mais ils avaient ce ton potache, cette légèreté cartoon qui, à un moment, commençait à me lasser.

J’avais envie d’autre chose. D’un monde plus froid, plus sérieux, plus stylisé. Et c’est là que Wipeout 3 est arrivé. Comme une claque silencieuse. Une course futuriste sans cris ni mascottes, juste du métal, de l’adrénaline et une forme d’élégance presque clinique.

Bien entendu, grâce aux démo je pouvais jouer au premier Wipeout et j'en gardait déjà une terrible envi d'en découvrir plus.


Dès l’intro, tu sens que ce jeu parle une autre langue. La DA signée The Designers Republic (qu’on ne savait pas encore reconnaître à l’époque, mais dont on sentait qu’elle imposait un ton) t’envoie direct dans un monde ultra-codifié, synthétique, presque brutaliste. Les vaisseaux glissent sur des circuits qui ressemblent à des rubans flottants, les polices sont toutes carrées, les logos minimaux, les menus ciselés comme une brochure d’architecture.

Et tu n’as pas besoin qu’on t’explique quoi que ce soit... Wipeout 3 ne te prend pas par la main, il te balance dans sa course comme on pousse quelqu’un dans l’eau froide.


Et au début, tu bois la tasse.


Parce que oui, ce jeu est dur, même en mode novice, Surtout quand on est un enfant.

Ce n’est pas un jeu où tu freines avec le bouton B et tu dérapes dans les virages. Ici, tu maîtrises des bolides magnétiques à 700 km/h, avec une inertie propre à chaque vaisseau, des circuits sinueux à mémoire obligatoire, et des adversaires qui n’ont aucune intention de t’attendre. Tu ne gagnes pas par hasard. Tu gagnes parce que tu as lu le circuit, parfaitement géré ton énergie, dosé tes turbos, et contrôlé tes aérofreins au millimètre.


Et très vite, le jeu t’apprend à ne pas chercher à dominer les autres, mais à dompter le chrono.

C’est là que Wipeout 3 m’a accroché.


Moi qui fuyais les jeux de course, j’ai découvert ici le goût du contre-la-montre. Cette boucle où tu recommences encore et encore, pour grappiller une demi-seconde, pour entrer dans le virage plus proprement, pour er le turbo juste après le relief, pas avant. Le jeu te met dans une transe, un état de concentration pure, où tu ne joues plus contre des adversaires, mais contre toi-même. Cette sensation, je ne l’avais jamais eue avant, un peu comme quand Tetris accelère et que tu dois garder ton sang froid!


Les circuits sont magistraux. Manortop, Terminal, Stanza Inter, P-Mar Project… chacun a son identité, son atmosphère, ses pièges.

Certains te demandent de couper ton accélération dans les descentes, d’autres t’obligent à freiner en plein virage pendant que tu prends un tremplin, des décisions qui ne pardonnent pas. Et il y a ce détail que j’adorais, la musique qui se cale parfaitement au flow de la course. Sasha, Orbital, DJ Propaganda… la bande-son est une tuerie, un bijou de son electronic pure, pensée comme une extension du gameplay. Tu ressens les battements dans tes nerfs, pas dans tes oreilles.


Techniquement, Wipeout 3 était aussi une vitrine de maîtrise sur PS1. Là où plein de jeux de la console luttaient avec le clipping, les textures floues, les animations rigides, Wipeout 3 tournait fluide, net, propre. Les circuits sont modulaires, les effets lumineux subtils, et le design des vaisseaux te donne immédiatement une sensation de vitesse, même quand tu vas lentement. C’est un jeu qui paraît rapide, ce qui est une forme de génie visuel.


Bien sûr, tout n’est pas parfait.

Certains vaisseaux sont presque injouables si tu n’as pas le circuit imprimé dans le cerveau. Les armes manquent parfois d’impact, surtout comparées à la version XL. Et l’IA, rigide, ne pardonne aucun écart. Mais c’est aussi ce qui donne au jeu cette dureté respectueuse.

Il m’a fait aimer un genre que je fuyais. Parce qu’il m’a appris à savourer la précision, le silence, le flow. Aujourd'hui, je lui préfère le jeu sur Vita et j'ai le coeur brisé de voir que la scène indépendante n'est pas capable de me faire revivre ces sensations... Cependant je garde Wipeout 3 comme un véritable monument de la playstation 1

7
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Créée

le 22 mai 2025

Critique lue 7 fois

Anthony

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