A la fois séduit et chafouiné.
Ce Xenoblade 3e édition suit fidèlement les précédents opus dans son game design.
On se trimballe dans un monde inconnu au relief aléatoire, d'un point A à un point B, pour au final remettre en question des principes qui nous déent. Heureusement ceux-ci sont résolvables avec un bon vieux coup d'épée (ouf !).
Le world design consiste toujours en de vastes zones remplies de créatures diverses et variées. Mais là où les précédents jeux avaient une dimension onirique très sympa (le monde est un titan qu'on escalade/le monde est recouvert d'une mer de nuage), ici on fait juste le tour d'un rond point avec en prime une petite balade en bateau fort désagréable à manoeuvrer.
Alors oui le gigantisme des Xenoblade fait toujours son effet, et la DA est très bien (difficile de se rater après la chara-design du 2), mais techniquement c'est à la rue. La switch souffle, ça pop dans tous les sens et j'avais l'impression de voir flou une bonne partie du temps. J'ai essayé en docké et j'ai cru perdre un oeil. Vraiment dommage, c'est l'une des facettes qui m'a désintéressé de l'exploration.
Pousser à l'exploration se doit d'être bien récompensé pour stimuler et encourager à continuer. Ici on se promène pour se promener, en ramassant 10 objets au mètre carré. Si c'était beau et relaxant, pourquoi pas, mais encore une fois la technique m'a gâché ce plaisir.
Le gameplay est une autre douche froide. J'avais mis beaucoup de temps à me faire au système du 2, pour ensuite y prendre beaucoup de plaisir. Les fights devenaient de plus en plus épique et la gestion des éléments/combos cruciale. Ici, formule un peu différente mais qui a son importance, on a 7 combattants en permanence. Il y a toujours des combos et une phase un peu spéciale d'enchaînements, mais au final je me suis plus senti spectateur qu'acteur. La tactique se fait avant le combat en choisissant les classes et arts de chacun, puis une fois le combat lancé on regarde les autres se débrouiller. Je n'ai pas senti mes actions personnelles plus importantes que l'IA. Au final, j'ai é un bon tier du jeu en combat automatique, lassé.
Alors oui je brois du noir mais c'est à peu près tout.
Comme dis précédemment, la DA est réussie et le chara-design également. Grosse surprise pour moi, j'ai tenté les voix en anglais (car beaucoup d'injonctions non traduites), et elles sont excellentes ! Un cast british, avec des accents bien distincts, à la foi géographiques et de différentes classes sociales, un vrai régal. Clairement la meilleure VA que je n'ai jamais entendu.
L'introduction (les 5 premières heures) est très réussie. Les enjeux sont bien posés, c'est bien rythmé, on s'attache aux différents personnages et on est boostés pour affronter les difficiles épreuves qui nous attendent.
Quant au thème principal, il est tout aussi excellent. Un sujet ionnant, bien traité sans manichéisme. Seule ombre au tableau, il n'est développé que dans le dernier tiers du jeu, c'est dommage. Le reste est bien tiédasse en comparaison. La mise en scène est d'ailleurs très présente, mais pas très bien rythmée. Beaucoup de scènes se veulent plus épiques les unes que les autres, jusqu'à en déclencher une lassitude. La philo c'est bien mais ça manque de moments plus fun, où on fait retomber un peu le soufflet pour mieux prendre sa dose ensuite.
Au final j'ai é de bons moments, mais je me suis aussi un peu ennuyé. La fin réussie me permet d'oublier le donjon de fin qui postule pour la statuette du plus mauvais dernier donjon d'un jrpg (et il a fort à faire, il y a concurrence). Je n'y erai pas autant de temps que le 2, faute au gameplay, mais je garderai des images et sonorités de ce cast bien séduisant.
Fini en normal en 65:33.