2025 - films

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24 mai

Pour sa première à Cannes, Klapisch signe un film familial et original qui lui ressemble bien. Son cinéma est toujours égal à lui-même, imprégné d'un humour et d'une tendresse constante pour ses personnages, mais il semble s'assagir avec l'âge en calmant ses ardeurs formelles démonstratives. Porté par une Suzanne Lindon que j'ai trouvée plus inspirée qu'à l'accoutumée, dans un personnage sans ampleur biographique mais touchant, "La Venue de l'avenir" profite d'un scénario décalé et stimulant pour er en revue l'habituel chapelet de personnages chaleureux que le réalisateur aime mettre en scène.

J'ai aimé la maladresse d'Abraham Wapler que je découvre ici, qui fait tout de même penser à un Duris assagi croisé avec un jeune François Civil. Tous les arcs narratifs ne sont pas creusés avec la même ardeur et certains personnages restent un peu à l'état de proposition, mais ce film m'a touché parce que, comme à son habitude, il questionne la notion de famille subie et choisie et renvoie ses personnages à la liberté d'être ce qu'ils veulent bien devenir.

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17 mai

Revenir un jour (en salle) pour "Partir un jour". Après de longues semaines à bouder à mon corps défendant les salles obscures, je profite de l'émulation cannoise pour renouer avec le 7e Art.

Amélie Bonnin, qui signe là son premier long-métrage de fiction, nous emmène dans ce genre de comédie sentimentale dont raffolent les français et que je sais apprécier lorsque les planètes sont alignées. Le début du film m'a un peu laissé sur la route par son acting en rodage et une entrée en matière que j'ai trouvée poussive et inattendue (la comédie musicale). Inquiet pour le reste de la projection, j'ai fini par abandonner mes craintes devant l'approfondissement progressif des enjeux et des personnages que Bonnin prend le temps de mettre en place.

Malgré la performance attendrissante (à défaut d'être complètement réussie) de Juliette Armanet, c'est l'irruption de la belle gueule de Bastien Bouillon et de son personnage tout en bonhommie et en pudeur qui a fini par m'emporter. En partant d'un canevas assez convenu, la réalisatrice dresse un motif original sur le retour aux sources et la difficulté à s'approprier un héritage familial encombrant. Le rapport au père est moins délicatement exploré que celui aux amis d'enfance, mais l'ensemble fonctionne, une super bande-son aidant, jusqu'à un épilogue qui échappe aux poncifs avec une élégante roue arrière.

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30 mars

Un documentaire classique mais réussi sur une espèce que j'affectionne particulièrement et qui occupe une bonne part de mes sujets professionnels. Méconnu, ce rapace méditerranéen obtient enfin l'hommage qu'il mérite, en espérant que cette soudaine reconnaissance agisse en faveur de sa conservation délicate.

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29 mars

Assez emballé par le pitch et la bande-annonce de ce premier long-métrage d'Alexis Langlois, un réalisateur très empreint de culture queer, je dois avouer que j'ai été véritablement désarçonné par son extravagance. Non seulement Langlois fait un film sur la communauté queer, mais il livre un film de genre (pardonnez le mot) qui détourne tous les codes classiques en matière scénaristique et de réalisation : un film queer, d'un kitsch assumé, excessif en plein d'aspects et notamment dans son acting.

Cette volonté de produire un cinéma à l'image de son sujet est super chouette, mais il y a plein de choix de mise en scènes, de direction ou d'écriture auxquels je n'ai pas vraiment adhéré. Ma note retranscrit un peu ce malaise d'assister à une création qui assume à fond son engagement mais qui rompt tellement avec mes codes qu'elle ne m'a pas touchée.

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11 mars

Mal reçu par la critique et par le public, ce nouveau film de Guadagnino m'a laissé un goût étrange. Celui d'une empathie féroce à l'égard de la médiocrité de son héros et d'une fascination inattendue à l'égard de sa mise en scène. Tout ne m'a pas emballé, loin s'en faut, dans cette déambulation suspendue et sans prise avec le réel que constitue l'adaptation du roman de William S. Burroughs - que je ne connaissais pas.

Mais j'ai été touché par l'écriture du personnage de Daniel Craig, que j'ai trouvé incroyable dans ce rôle de minable flamboyant, durement malmené par sa sexualité et son rapport douloureux aux hommes. Bancal dans son rythme et dans le lien opéré entre ses deux parties, "Queer" parvient à dresser un portrait d'une rare finesse dans le cinéma contemporain.

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8 mars

Vu en avant-première avec Alexis et Léa dans le cadre du festival queer Ecrans mixtes de Lyon. A posteriori, "Les Maudites" ne restera pas dans les mémoires. Au-delà du magnétisme évident de l'une des actrices, Malena Villa, et de quelques scènes marquantes, le film m'a d'abord laissé un goût amer à la projection. La sensation qu'en voulant traiter de la généalogie des violences faites aux femmes, un sujet qui semblait le seul raccord avec le thème du festival, Pedro Martin Calero s'empêtrait dans les préjugés qui irriguent les discours habituels autour de la figure du violeur/tueur : un monstre inconnu qui surgit au coin d'une rue sombre. J'étais même enclin à trouver malhonnête cette image d’Épinal qui ne rend aucune justice aux 90% de victimes agressées par leurs proches. La discussion avec les copains m'a permis de relativiser un peu cette sensation mais, si "El llanto" avait le mérite de proposer un film d'angoisse assez équilibré, il ne restera pas dans ma mémoire.

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21 février

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15 février

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2 février

Accumulation de poncifs, de bouts d'intrigues et de cavalcades sans âme et sans fil, "Mourir peut attendre" achève sans surprise et sans faste le long règne de Daniel Craig dans la peau de James Bond.

Moi qui ai grandi - sans beaucoup de recul c'est évident - avec cette saga, je ne peux que constater son déement. Les tentatives de modernisation du discours semblent désespérées tant rien ne sonne vrai dans cette intrigue où le Royaume-Uni se présente comme une puissance incontournable, la peur du soviétique semble encore l'alpha et l'oméga des relations internationales et la vengeance personnelle un moteur suffisant pour se donner les moyens de braver les puissances nucléaires.

ez votre chemin.

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1er février

Première réflexion que je me suis faite après les cinq à dix premières minutes du film : il faut bien s'appeler Ryusuke Hamaguchi et être le nouveau chouchou du cinéma international pour proposer un tel incipit. A la fin du film, même constat. Mais l'indulgence que nécessite ce genre d'approches très indépendantes, voire provocatrices, le dispute à une forme de respect. Comme s'en plaignent souvent les metteurs en scène indés, le cinéma a de plus en plus de mal à renouveler ses formes et à se donner du temps. Hamaguchi décide donc de profiter à plein de sa liberté chèrement acquise.

Patience donc pour affronter "Le mal n'existe pas", dont le titre souligne avec ironie notre état d'esprit. Mais si on lui donne sa chance, il y a de quoi savourer. J'ai finalement assez vite été emporté par cette intrigue simple, à hauteur d'âtre et de ramen. La plongée discrète dans la concertation autour d'un projet d'aménagement touristique dans un coin reculé des Alpes japonaises est l'occasion de soulever de très belles scènes, notamment de dialogues, qui questionnent le rapport de l'homme à la nature. L'épure du style, des plans, des décors, invite à la sérénité qui habite un héros dont la bonté semble le seul trait de caractère.

Seule la fin m'a laissé... troublé. J'en ai regretté, sans la comprendre, la violence ouatée. Mais elle fait certainement écho à ce titre mystérieux, qui rappelle toute l'ambiguité d'un rapport au monde à reconsidérer.

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26 janvier
7,5/10

Ce qui est bien avec l'animation, c'est qu'on pense souvent avoir fait le tour de ses styles et de ses thèmes, on se laisse quand même toujours surprendre par une nouvelle sortie hors des sentiers rebattus des écoles américaines, japonaises ou arty à la française.

De fait, "Flow" relève plus du blockbuster que de l'art et essai compte tenu de son ambition narrative et de son animation d'une souplesse et d'une énergie à couper le souffle. Mais cet accent n'empêche pas ses créateurs, Gints Zibalodis en tête, d'apporter beaucoup de poésie à l'aventure du chat qui n'a plus peur de l'eau. Au-delà du bestiaire et des ambiances sonores et visuelles qui ne pouvaient que forcer mon iration, le récit joue sur le mystère des causes et des lieux pour insuffler à "Flow" un charme inédit.

Paradoxalement, l'absence d'objet à la quête - qui ne sert qu'à mettre en évidence son intérêt intrinsèque dans le lien que nouent Flow et ses camarades - m'a un peu frustré tant l'univers créé suscitait mes espoirs. Mais cette manière de se dérober au cahier des charges habituels d'un film d'animation en constitue une indéniable qualité. Une de plus.

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1er janvier 2025
7,5/10

Émerge ces dernières années une veine de films "de terroir" qui s'échappent de Paris et des grandes villes pour explorer les trajectoires de personnages marginaux dans le paysage cinématographique : les vraies gens. Entendons-nous, je mets volontairement un peu d'ironie dans ce terme qui fleure bon son réac populo. Mais il est vrai que le sujet échappe encore largement aux tropes habituels du cinéma français.

Louise Courvoisier nous embarque donc dans son Jura natal, à la suite de jeunes - voire pas tout à fait - adultes emberlificotés dans les nécessités du quotidien, les drames et les enjeux réputationnels qui sont le lot de la vie de village. Au-delà d'une vraie maîtrise de sa réalisation par une metteuse en scène qui n'en est à qu'à son premier long-métrage de fiction derrière la caméra, "Vingt Dieux" propose une écriture profonde et tendre de son sujet. Incarné par des acteurs amateurs qui irradient de naturel - récompense méritée aux Césars pour Maïwène Barthélemy - le film ne sombre jamais du côté du misérabilisme, de la condescendance ou de l'héroïsme ascensionnel. Au contraire, il garde une ligne lumineuse, digne et réaliste de bout en bout. Un vrai plaisir !