L'année ciné 2024

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It's not fake... It's Predetermined...
Partant d'une tragédie familiale légendaire aux Etats-Unis (même s'il prend pas mal de liberté avec la réalité, omettant carrément Chris, le 6ème frère Von Erich, suicidé lui aussi) Sean Durkin aidé par son excellent casting, même dans les plus petits rôles, construit un mélo puissant d'un classicisme à l'ancienne, sur fond de culte de la performance toxique, d'emprise paternelle et d'un fatum très américain. Une vraie réussite d'autant que le catch dont je suis amateur, n'est pas ici un simple gimmick ou décor mais un véritable enjeu de mise en scène du récit.

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Même s'il ne respecte pas complétement son "contrat" de found footage/lost media annoncé dans son introduction par cette caméra dans les coulisses lors des coupures pubs, cette reconstitution d'un late show sur le paranormal des années 70 qui tourne mal est vraiment réussie tant sur la forme qui reproduit tous les codes et le grain de ce genre d'émission d'époque, que par sa galerie de personnages vraiment bien croqués, Dalstmalchian en tête en host déé par les événements et surtout par sa montée d'un fantastique parfaitement dosé.

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Le film de procès semble être le genre phare de ce début de décennie. Celui-ci se tourne vers le public assistant aux audiences au travers de 2 femmes fascinées par le celui d'un serial killer présumé. La froideur presque clinique du film, à l'image de son énigmatique principal personnage renforce le malaise permanent puis le transforme en thriller étouffant même si le parcours de cette dernière, dont les ressorts psychologiques ne sont volontairement jamais expliqué, m'a dans son final un peu déstabilisé. Une belle surprise.

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Un film que j'aurais clairement aimé voir en salle avec un public car on a là une œuvre plus que singulière : un véritable cartoon live d'une inventivité assez folle dans ses gags visuels qui sur un concept simple voir simpliste de pur slapstick, renvoyant aux dessins animés de Chuck Jones et Tex Avery, arrive à tenir son rythme, se renouveler et à même à avoir une logique dans sa folie et une progression dramatique.

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Les contes cruels de la jeunesse éternelle
Faut jamais vouloir essayer de rationaliser ce film sinon il s'effondre sous le poids de sa stylisation trop léchée ou de ses incohérences volontaires (mais le demande t-on à Lynch, Cronenberg ou David Robert Mitchell ?). J'entends et je comprends toutes les critiques qu'on peut faire à ce film. Pour autant j'ai pris énormément de plaisir devant cette fable outrancière à la Black Mirror qui au delà de ses numéros d'actrice n'hésite pas à virer avec jubilation dans le bis volontaire.

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Die Hard-like vénère, ce film après un premier quart d'heure d'exposition ne s'arrête plus jamais mais, malgré son cadre restreint de 4 wagons lits, arrive à ne jamais s'essouffler. On pense à The Raid, maître étalon du genre, tant la violence est sèche mais toujours impactante notamment en humanisant son gang de bandits prolos, pourtant sans scrupules, dessoudés à la chaîne par un super commando romantique vraiment dur au mal jusqu'à questionner (un tout petit peu) notre fascination pour cette violence.

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Une sorte de First Blood 2024 où Saulnier prend son temps pour faire monter la tension et dénonce au age comment l'utilisation perverse de la loi permet à des forces de l'ordre sans scrupules de s'en mettre plein les poches. En ancien militaire surentraîné mais qui essaye toujours de trouver la solution la moins violente, Aaron Pierre est la révélation du film face à un Don Johnson toujours parfait en notable sudiste sans scrupule (son nouvel emploi depuis Tarantino).

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En dehors du tour de force de son procédé, un peu déstabilisant au départ, de plan fixe où s'incrustent par fragments d'autre périodes de l'histoire d'un lieu, l'expérimentateur Zemeckis nous offre ce qu'il sait faire de mieux: une histoire simple teintée d'amertume mais toujours touchante sans être jamais mièvre où on finit par ne plus penser aux effets de rajeunissement numérique de son casting pour se concentrer sur l'humanité des personnages.

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Très bel hommage aux plus riches heures du cinéma d'arts martiaux de Hong Kong d'avant la rétrocession tant dans le choix de son cadre, de ses interprètes (quel cast !), que dans la simplicité de ses enjeux. La nostalgie d'un genre un peu disparu joue beaucoup dans l'appréciation du film d'autant qu'il faut reconnaître à Soi Cheang un vrai talent pour filmer des lieux oppressants et déglingués, même si son Kowloon fait parfois un poil trop numérique jusque dans sa colorimétrie.

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J'aime beaucoup Jonathan Glazer et sa capacité à suggérer l'indicible sous une apparente neutralité quasi documentaire. Le dispositif de la Zone d'intérêt qui nous fait vivre de façon faussement détachée, comme un simple mécanisme d'enregistrement historique, le quotidien en apparence aimant mais si mesquin et privilégié de la famille du commandant le camp d'Auschwitz est vraiment déstabilisant, faisant de ce lieu un bruit de fond permanent et obsédant, que l'on ne veut pas voir mais qui ne cesse de nous rattraper. Hélas c'est peut-être aussi la limite même du film qui finit par devenir trop mécanique dans sa volonté de ne pas sortir de ce dispositif.

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Aussi intense, épique et esthétiquement soigné que soit le film, je n'ai hélas jamais cessé de me dire pendant toute la projection: C'est exactement ce à quoi je m'attendais d'un prequel de Fury Road et c'est justement cette absence de surprise qui m'a empêché d'apprécier le film autant que son prédécesseur.

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Petite bombe argentine bien vénère qui fait le tour des festivals, cette histoire de contamination démoniaque dans une zone rurale oubliée peut aussi se lire comme une parabole d'un fascisme que les anciens ont déjà combattu mais face auquel les jeunes sont impuissants tant les moyens de la combattre semblent être devenues des incantations désincarnées incompréhensibles et sans valeur. Le résultat est très violent et désespéré mais pêche hélas un peu dans son rythme et la cohérence de son déroulé.

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Jolie surprise que ce film de nunsploitation, genre très à la mode ces derniers temps, qui s'inspire beaucoup du cinéma bis italien des années 70, ne serait-ce que par la mise en avant de sa musique très discordante mais qui va aussi chercher du Bruno Nicolai. Sur un canevas assez basique de couvent aux noirs secrets où arrive une jeune novice, le film évite de n'être qu'une collection de jump scares inoffensifs mais n'hésite pas à être particulièrement cruel avec ses personnages jusqu'à un final éprouvant.

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Après Immaculée nouvelle jolie surprise que ce film soigné aux visuels et à l'ambiance vraiment réussis rendant hommage au cinéma italien des années 70 comme à l'elevated horror à la A24. Arkasha Stevenson est une réalisatrice à suivre. Toutefois son problème essentiel vient de son statut de prequel à La Malédiction qui l'oblige à suivre un peu un "cahier des charges" de scènes certes chocs mais attendues et l'enferme dans le carcan prévisible d'un film qui doit aboutir à un final qu'on connait déjà.

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Très bon jeu du chat et de la souris en huis clos sur le thème de la foi et de la croyance. Hugh Grant rhétoricien charmeur mais inquiétant est très bon (même s'il en fait un poil trop dans la dernière partie) dans sa façon de plus en plus perverse de questionner la foi de deux jeunes missionnaires mormones. La fin pourra paraitre peut être un peu facile et décevoir ceux qui espéraient une bête charge frontale contre la religion mais la montée en tension est diablement efficace et offre à Grant l'un de ses meilleur rôles.

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Le parallèle est glaçant entre l'échec au box office d'un film portant une vraie réflexion sur le sens de la justice, des valeurs morales et de la responsabilité personnelle et le triomphe politique d'un sentiment d'impunité s'appuyant sur un droit dévoyé pour servir ses intérêts. A 94 ans, Clint filme avec un tranquille classicisme formel mais qui correspond parfaitement à son propos une variante autour de 12 hommes en colère. Et il le fait bien, toujours à hauteur de ses personnages évitant cette fois-ci toute caricature. Si seulement quitte à élire un Républicain, les Américains avaient préféré voter Eastwood, on serait moralement rassuré.

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Smile avait été une bonne surprise et cette suite perfectionne encore son concept même si on pourra lui reprocher de n'être finalement qu'un semi décalque du premier se lâchant complétement sur les délires hallucinatoires de sa protagoniste (Noami Scott, excellente en pop star paumée). Si sur le fond, on est sur des rails, Il faut saluer les idées de mise en scène vraiment déstabilisantes et sadiques d'un Parker Finn qui maintenant maîtrise complétement son rythme et ses effets par rapport au premier opus. Bref, Il a tout pour devenir un grand. S'il n'est pas dévoré par les exécutifs aux sourires carnassiers d'Hollywood

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Sean Baker aime ses personnages de bras cassés et s'emploie à les écrire de façon suffisamment subtile pour toujours nous surprendre et aller à contre courant des caricatures stéréotypées qu'on pourrait attendre, offrant de belles partitions à ses comédiens, Mikey Madison en tête. La pluie de Palmes et d'Oscar est peut-être un poil exagérée mais le film possède une chaleur humaine et une discrète élégance formelle qui font qu'on ne peut que l'apprécier.

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Etonnant de voir ce film vendu comme un film d'horreur alors qu'on a surtout un drame historique, s'inspirant de faits réels et montrant de façon à la fois stylisée et crue le quotidien sans issue d'une jeune paysanne du XVIIIème siècle dans un village misérable d'Autriche, la menant vers la dépression (ce fameux "bain du diable") puis la folie. Il est presque dommage que la première séquence soit d'une telle force car après cela, malgré d'excellents comédiens et une magnifique et glaciale photographie (On pense beaucoup à Bruno Reidal), on sait exactement vers quoi on va.

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Kill Zem All
Après les Balles Perdues et le Farang de Gens l'année dernière, le film d'action à la française se porte bien. Sur un scénar à la Man on Fire plus que bateau, Siri nous livre un film carré, sec et efficace, jouant sur la paranoïa de son protagoniste même s'il vire hélas un peu à la "Stathamerie" dans sa dernière partie un poil abusée, aidé par un Rochdy Zem mutique toujours aussi charismatique. Sans surprise mais de la belle ouvrage.

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Les bons comtes font les bons ennemis.
De la fresque classieuse d'excellente tenue qui ne nie jamais son caractère d'adaptation littéraire patrimoniale tout en se donnant les moyens de faire du romanesque. Même si en 3 heures on a quand même parfois l'impression que les choses sont un peu rushées tant le matériau d'origine est dense. Le succès est mérité et fait plaisir.

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Après ses errances dans des blockbusters faisandés avec The Rock, Collet-Serra revient enfin à ce qu'il sait faire le mieux: du thriller de série B à concept simple mais carré, reposant tout entier sur son sens de la tension. Ca ne révolutionne rien mais ça fait très bien le job, Eggerton montrant au age que si on cherche quelqu'un pour succéder à Tom Cruise dans les Mission Impossible, il sait courir de façon très photogénique.

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Un premier film sur le thème rarement traité chez nous, nous rappelant non seulement l'inhumanité tranquille de l'esclavage mais aussi le fait que la société d'Ancien Régime était selon l'expression de Mirabeau "une cascade de mépris" où chacun peut justifier le pire au nom de Dieu et du Roi, surtout s'il s'agit sauvegarder son petit statut social. Evitant une simplification trop caricaturale en développant des personnages nuancés et bénéficiant d'une excellente interprétation, le film réussit à faire monter l'empathie et la tension, même s'il a aussi les scories d'un premier long, entre effets de camera tremblotante pas toujours heureux et long plans un peu trop mystico-contemplatifs de la forêt.

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Sollima revient en Italie pour ce polar faussement classique dans une atmosphère cendreuse et crépusculaire de fin d'un monde. La mise en scène et le jeu des comédiens sont remarquables, mais il m'a manqué un petit quelque chose pour y rentrer complétement peut-être des ficelles scénaristiques un peu trop voyantes notamment pour humaniser les personnages et appuyer sur la question de la paternité. Ca n'en reste pas moins superbe. Dommage qu'il sorte à la sauvette sur Netflix

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Beau et froid comme le désert
Deuxième partie toujours aussi hiératique que la première, avec des visuels absolument dingues et un sérieux papal qu'on ne peut que saluer. Après c'est toujours aussi long et verbeux, mais curieusement je suis davantage rentré dedans que pour le premier volet et j'ai même eu l'impression qu'il manquait presque une heure pour vraiment expliciter tout le final, porte ouverte, forcément, à une suite.

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Bayona nous offre une version forte et réaliste de cette histoire vraie déjà plusieurs fois portée à l'écran, et, par sa volonté de coller aux personnages comme un groupe, il réussit à nous confronter à leurs deuils et à leurs dilemmes moraux tout en utilisant son cadre montagnard comme une véritable prison oppressante à ciel ouvert. Après avec sa durée de 2h24 et son ventre mou central rempli d'échanges philosophico religieux, on finit parfois par moment, comme les survivants, à trouver le temps long.

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Etonnante surprise que ce petit film tourné pour 800 $ balancé gratuitement sur Youtube qui commence à buzzer un peu partout. C'est pas parfait, le procédé found footage n'est pas toujours complétement maîtrisé permettant surtout de camoufler les faibles moyens du projet. Pourtant avec son concept simple de youtubeurs faisant des pranks qui tournent mal et son acteur/réalisateur qu'on croirait sorti d'un film de Haneke ( et à l'instar de sa vignette, j'en dis déjà trop) ça enterre les 3/4 du tout venant de la production horrifique à la mode. Après cette carte de visite, j'espère qu'on va donner à Curry un vrai budget pour continuer.

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Comédie romantique à l'ancienne, sur fond sur conquête spatiale jouant gentiment avec l'idée complotiste que l'alunissage aurait pu être tourné en studio. L'écrin années 60 est classieux, les répliques et les personnages assez drôles et les situations screwball comedy entre Scarlett publicitaire roublarde et Channing militaire droit dans ses bottes sont drôles et fonctionnent bien. C'est charmant, inoffensif et un peu suranné mais fort plaisant.

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L'enfer du lundi
Nouveau film de boucle temporel minimaliste à la japonaise, mais é au prisme de la vie de bureau. C'est léger, sympathique, un poil convenu mais touchant.

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Je ne comprends pas la violence des critiques face à un film certes plein de scories liées à un budget qu'on devine très serré au regard de son ambition de faire un vrai film catastrophe où la mer se retire. D'accord, les décors font plus déserts que fonds marins asséchés, les comportements de certains survivants semblent étranges, mais ça ne manque jamais de rythme et d'idées de mise en scène et Frédéric Jardin nous offre un vrai survival ramassé qui m'a agréablement surpris. Je ne serai pas étonné que les Américains nous fasse un remake bien plus friqué un jour.