Lectures de 2025

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Une écriture très singulière, à laquelle je n'ai malheureusement pas accroché tant le style m'a paru artificiel, réfléchi. Les voix des différents narrateurs, bien que variant superficiellement dans la forme, dénotent le même caractère simple(t) et enfantin : un ton qui ne me séduit, en littérature, qu'en de très rares occasions – et pas ici.

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Il s'agit là du travail d'un journaliste et cela se sent. Donc pas de reproche sur la ligne éditoriale, mais c'est un peu léger.

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Cette sélection de nouvelles est tout simplement effarante. Entre romantisation de l'inceste avec Agnès Martin-Lugand, traitement débilisant d'un grave conflit avec Karine Giebel, diabolisation des banlieues par Romain Puértolas... L'état du style littéraire comme de la vision politique de cet éventail de nouveaux auteurs français à succès à de quoi inquiéter (à tel point que Marc Lévy en sort presque grandi). À qui appartiennent les éditions Pocket, déjà ? Ah oui, à un individu qui, à la longue liste des scrupules qu'il n'a pas, peut s'ajouter celui de faire avancer son agenda dégueulasse sur le dos d'une association.

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Un roman du latent, du sous-jacent. Grâce à une mise en scène d'apparence modeste, Gabriel García Márquez guide dextrement le lecteur dans sa déambulation tendue au cœur d'un village reclus, fier, mais pourtant poreux à la rumeur, à la bassesse et à l'Histoire, de rencontre en rencontre, de broutille en bêtise, d'intrigue en manigance et de bestialité en désastre.

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Le type d'écrits en provenance du Maroc poussé par les éditeurs français pendant de nombreuses années (et jusqu'à encore récemment) m'interroge. Histoires racistes, histoires très sexualisées, histoires de petits garçons, histoires racistes et très sexualisées de petits garçons... Les lire aujourd'hui n'a plus la même saveur de séduisant interdit pour occidentaux libidineux : l'on a juste des hauts le cœur. Navrée que cette réflexion tombe sur ce livre en particulier, mais il en constitue une bonne illustration, guère sauvée par son écriture ingénue – malgré quelques chapitres finaux un peu plus spirituels.

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One thing about me : je déteste l'énergie nucléaire. C'est une marotte un peu bizarre, une certitude profonde, non sans fondement mais qui manque parfois d'arguments rationnels... Heureusement, ce livre m'en fournit – et d'excellents.

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La note s'explique par l'inégalité dans leur qualité des nouvelles et essais (et par la traduction discutable), néanmoins ce recueil est un grand coup de cœur. Il est rare de lire des lignes aussi fortes, justes et percutantes que celles de 'La Pilule' ou 'Tripes' sur le sujet de la grosseur, telle qu'elle est intimement vécue et telle que la société la traite. De manière générale, l'autrice aborde bien l'idée de la marginalité comme forme de résistance dans des sociétés (bien qu'elles ne soient jamais nommées directement ainsi) fascisantes. 'Emportée par autant en emporte le vent' constitue également une belle réflexion sur la relecture, au sens propre comme figuré, de classiques (reconnus comme tels ou personnels).

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Formidable écriture, recherchée sans être prétentieuse, très riche, qui donne vie à une galerie de personnages attachants – hélas trop peu creusés pour que l'on se ionne réellement pour leur destin.

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L'exercice du recueil de souvenirs, nécessairement décousu, demeure assez prenant – avec une préférence pour les évocations de l'enfance de l'auteur. S'y mêlent le rire et les larmes, s'y confondent le réel et l'absurde, avec pour fil directeur l'exil forcé et tout ce qu'il implique de sens de la communauté et de solitude, de partage et de déracinement.

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(lu en V.O.)
Cette petite histoire d'amour et d'amitié légère et plaisante constitue la preuve qu'il est possible de produire un roman délassant sans renoncer à sa vivacité d'esprit.

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C'est mauvais, tout est appuyé, rien n'est crédible, l'ensemble confine au soft-porn, les personnages n'ont ni consistance, ni cohérence... Il s'agit assurément là d'un bien de consommation, assez correctement rédigé pour divertir son client (et manifestement plutôt ses clientes), mais pas suffisamment pour être qualifié d'œuvre littéraire. La médiocrité de ce roman n'en fait cependant pas un livre anodin, car des messages dangereusement rétrogrades suintent de cette sotte petite histoire : une romantisation du couple hétérosexuel déséquilibré et violent, de l'homme puissant qui pourvoie et punit, de la femme sujette qui reçoit, souffre et aime un peu cela (que les protagonistes se rebellent tardivement n'y change rien). S'y greffent, logiquement, grossophobie, psychophobie, xénophobie... Une odeur un peu rance qui interpelle face au succès public du bouquin, particulièrement auprès des jeunes femmes. Depuis l'époque de Twilight, de 50 shades of grey... rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Ou s'aggrave ?

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Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même mais comme le titre l'indique ce livre présente des plans de philosophie générale. Ni plus ni moins. Je ne sais pas pourquoi je m'attendais à autre chose. Chiant, donc.

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Excellente idée de départ, il y avait matière à faire quelque chose d'intéressant, dommage que l'autrice manque de ressource. Politiquement faiblard (lieux communs, conscience de classe d'une huître, poncifs réactionnaires qui semblent dorénavant indissociables de tout roman français à succès), la lecture n'en est pas moins fluide, très correcte.

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(lu en V.O.)
Relu, parce que si je n'alimente pas la Baldwin-propaganda, qui va le faire en fait ? Toujours aussi sobrement magistral, brillant et marquant.

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(lu en V.O.)
La structure narrative du livre, qui fait son intérêt, est aussi ce qui m'a perdue. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit et, une fois dedans, à y rester. Le lire en anglais n'a peut-être pas aidé. Occasion manquée, mais je reste curieuse de ce que peut produire Justin Torres.

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Un très beau livre à l'écriture pudique, épurée de tout pathos et de toute manière, pour évoquer le deuil, des années après, à travers ce qui aurait (mais en fait n'aurait pas) pu arriver.

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La de Macron m'oblige à me tuer au travail pour acheter de vulgaires fruits (probablement contaminés au polluants éternels) 10€ le kilo au supermarché. Me tuer au travail implique de n'avoir plus d'espace mental disponible pour mes loisirs. La perte de cet espace mental me conduit à oublier d'emporter des livres avec moi en voyage. Ces oublis me poussent à acheter en quatrième vitesse de mauvais romans dans des relais de gare, enrichissant ainsi Bolloré et m'appauvrissant du même coup. Combien de pommes aurais-je pu manger si je n'avais contribué, par l'achat de cet amas verbeux de lieux communs et de fatuité sur un sujet pourtant adoré (les chiens <3), à la faillite de mon pays... Combien de révolutions aurais-je pu mener...

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Ce livre recrée d'une manière assez fascinante l'atmosphère des grandes villes européennes qu'étaient (ou sont encore) Paris, Vienne et Odessa, de la fin du XIXème siècle au mitan du XXème – pour ce qui concerne les plus hautes sphères de la société, du moins. L'exercice de remonter cette histoire familiale tantôt flamboyante, tantôt terrible voire inénarrable, à travers les différents propriétaires, hôtes et protecteurs d'une collection de netsuke comporte son lot de redites et de digressions : le récit aurait gagné à être plus resserré, concentré.

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Un livre fait de bas et de hauts. En bas le sentimentalisme, le personnage de Denise que l'on croirait écrit par un homme (les remarques à la « ah les femmes... » qui ponctuent les chapitres, bon), la fin convenue. En haut, particulièrement intéressant et original, le traitement des problèmes d'argent d'Yves, comment ceux-ci le tourmentent jusqu'à empiéter sur la relation. Le roman de l'immaturité – mais l'on sent un bon potentiel.