Histoire du catholicisme en , De l'omniprésence au résidu ectoplasmique

Après nos ancêtres les gaulois, place à nos ancêtres les catholiques. Rouart résume dans un souci des grandes dates l'épopée catholique en , de sa naissance à sa lente déliquescence. Du vide que provoque son effacement et qui pourrait aisément être comblé par un remplaçant plus vivace. L'islam ne se répand que parce que les murs de la forteresse catholique ont été minutieusement éventrés de leurs pierres.


Difficile de dire si ces renoncements furent la volonté propre des français ou s'ils furent orientés par quelques détenteurs de pouvoir qui imposèrent leur réforme. La décision précède-t-elle l'affaiblissement ou le peuple en est-il le moteur ?


Rouart s'affiche en crypto-zémourien et se désole de constater que la terre est de nouveau vierge, un pays d'hommes sans Dieu, ouvert à toutes les hérésies. Les étapes de la déréliction sont là, archivées chronologiquement, à chaque siècle sa rupture avec la fille aînée de l'église, sa part de cerveau libéré pour mieux se soumettre à ce qui n'appartient pas à nos traditions.


Je ne connaissais pas Rouart ; cet essai est le premier livre de l’académicien que je parcours et je confesse que son conservatisme assumé m'a mis en joie. Au fond il ne demande pas grand chose, la bagatelle de renouer avec deux-trois fidélités oubliées, seuls remparts à la continuité historique d'une civilisation bien-aimée.


Pour conclure, un essai salvateur, qui résume et formule ce qui vient en intuition au français désespéré qui peut avoir du mal à digérer des changements tels que le début de sa vie ressemble déjà à un univers parallèle. La pérennité , l'intangibilité des grandes lignes, ne sont plus que des confettis éparpillés dont on peine à rassembler l'ensemble. Seul un catholicisme affirmé peut faire office de ciment, de lien indéfectible avec le é, de boussole.


Samuel d'Halescourt

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le 19 nov. 2022

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