Serge Joncour n'a pas son pareil pour plonger son lecteur dans l'atmosphère si particulière des petites villes de province, cette province qu'il habite, qu'il aime et dont il parle si bien.
C'était déjà le cas avec l'Ecrivain National, un de ses précédents romans, mais c'est plus net encore avec cette histoire qui mêle le Lot d’aujourd’hui - si cher à l'écrivain, qui y réside - et celui d'hier, riche en légendes et rumeurs de toutes sortes. Le quotidien d'un couple de Parisiens qui viennent se mettre au vert un mois durant dans les montagnes du Quercy. Une grimpette dans un sentier qui n'en finit pas, un mas traditionnel plus ou moins retapé...et l'isolement complet. Jusqu'à l'arrivée d'un chien... un très gros chien !
Parallèlement (un chapitre sur deux), l'histoire de ce dresseur de fauves qui s'installa dans ces mêmes montagnes pour fuir l'Allemagne nazie en 1939...et toutes les rumeurs qui se greffèrent sur cette arrivée pour le moins spectaculaire. La façon dont Joncour évoque les hurlements de ces bêtes dans les nuits cévenoles est tout à fait convaincante.
Et comme en plus le bonhomme a le sens de l'humour et une vraie finesse psychologique, les portraits qu'il dresse de ses contemporains, qu'il s'agisse des villageois un peu rudes au des parigots ou de ces derniers soudainement privés de portables (y a pas de réseau dans le secteur) font partie des très bonnes pages que j'ai pu lire en 2018.
9/10