C'est un peu facile rétrospectivement, mais ce roman de James Salter, au titre de All that is en V.O., apparaît comme une somme de son œuvre. Nous y suivons Philip Bowman, naguère soldat dans la marine durant la campagne du pacifique, cherchant à trouver sa place dans le monde de l'édition, et la femme de sa vie.
Je ne peux pas dire que j'ai adoré Et rien d'autre. Déjà, j'ai eu du mal à entrer dedans, trouvant le début particulièrement laborieux. Et puis la complaisance de Salter dans les scènes de sexe, avec toutes ces femmes folles du personnage principal, auraient-elles trente ans de moins, ça fait un peu fantasme de séducteur sur le retour. Chacun sera juge, en l'occurrence.
Sinon le sexe est traité sur le mode initiatique : mariage, divorce, liaison torride qui finit par s'effacer, femme traîtresse puis jeune fille trop jeune, avant de revenir à une relation apaisée, on dirait des vignettes.
J'ai quand même aimé la deuxième moitié du roman, principalement parce que James Salter a un style éblouissant, possédant une science du détail qui rend vivantes les scènes. L'ensemble appartient à une littérature américaine par excellence, celle dont on a encore eu dernièrement un aperçu avec Bien-être de Nathan Hill, où l'intime et le drame se mêlent dans un portrait dépeint comme une fresque de la vie quotidienne.