Ce livre n'est pas une hagiographie d'Orwell : ses faiblesses, ses hésitations, ses erreurs mêmes, y sont exposées sans dissimulations. Le parcours d'un homme "normal" donc. Et pourtant, l'ouvrage terminé, on ne peut que ressentir de l'iration pour cet homme "normal" là et craindre que le modèle en ait disparu. Car où donc, avec une santé toujours fragile et vacillante, a-t-il trouvé cette énergie toujours renouvelée, ce courage pour mener son combat permanent contre l'injustice sociale et toutes les formes d’oppression et d'exploitation. Orwell ne fut pas un homme de parti ni un idéologue; son inspiration, il la trouva au des réalités, souvent très sévères, auxquelles il ne cessa de se confronter, souvent dans la solitude et la pauvreté matérielle. Son besoin de vérité et de cohérence naturel fit qu'il n'eut jamais aucun mal à reconnaitre ses erreurs et à aller de l'avant. Sans doute, Orwell concrétisa-t-il parfaitement cette réflexion d'Hofmannsthal : " Cela ne veut rien dire d'être exceptionnel par ce qui nous distingue de l'humanité, car le seul critère de la grandeur réside dans la manière et la puissance de ce que l'on partage avec l'humanité entière. "