Dans le cerveau de cette grand-mère de 85ans, Maud, les pensées s’égarent, les souvenirs très anciens s’entremêlent au présent. La maladie d’Alzheimer, telle qu’on la connait, est parfaitement décrite au quotidien par l’auteur, de même que l’enfer que vit son entourage.
La démence de Maud semble évoluer au fil des pages, ou alors est-ce la subtilité de l’écriture de l’auteur qui finit par nous embrouiller vraiment. On ne sait plus en quelle année on se trouve, on navigue avec Maud au gré de ses mots gribouillés ça et là comme pour se rappeler des choses à faire, du temps qui e, mais de quel temps s’agit-il ? Présent ? é ? Les deux mélangés ? Maud sème ses petits papiers autour d’elle comme pour se protéger de son cerveau vide, mais ne sait plus ce que signifie les mots écrits de sa main lorsqu’elle pose son crayon.
Une sœur disparue après-guerre, une amie très chère disparue aujourd’hui (au fait, on est sur que c’est aujourd’hui ?): comment résoudre cette énigme lorsqu’on ne reconnait pas sa fille, sa petite fille, le chemin de sa maison, qu’on oublie chaque chose au bout d’une minute ? Comment se sortir de ce labyrinthe sans aucune ressource d’analyse ou de réflexion? Un lien existe-t-il entre ces deux disparitions suspectes ? Un dénouement final pour le moins surprenant attend le lecteur.
Lisez le livre d’une seule traite, sinon vous risquez d’oublier les indices des premiers chapitres.