La Rose dans le bus jaune d’Eugène Ébodé est une œuvre qui transcende la simple biographie pour devenir une véritable immersion dans l’intimité de Rosa Parks. À travers une narration à la première personne, l’auteur nous invite à vivre les événements du 1er décembre 1955, où Rosa Parks, couturière de 42 ans à Montgomery, Alabama, refusa de céder sa place à un ager blanc dans un bus, défiant ainsi les lois ségrégationnistes en vigueur.
Le choix de la narration à la première personne permet au lecteur de pénétrer l’esprit de Rosa Parks, de ressentir ses pensées, ses doutes et ses convictions. Ce point de vue subjectif rend l’histoire plus personnelle et émotive, offrant une perspective unique sur les événements qui ont marqué l’histoire des droits civiques aux États-Unis.
Au-delà de l’incident du bus, le roman explore le quotidien de Rosa Parks, ses interactions avec sa famille, ses engagements militants et les défis auxquels elle a été confrontée en tant que femme noire dans une société raciste. Cette approche humanise la figure historique, la rendant plus accessible et compréhensible pour le lecteur.
Ébodé introduit le personnage de Douglas White, un métis qui se fait er pour blanc et auquel Rosa devrait céder sa place. Ce personnage fictif permet à l’auteur d’explorer des thèmes tels que le métissage, l’identité raciale et les complexités des relations interraciales, ajoutant une profondeur supplémentaire au récit.
À travers les expériences de Rosa Parks, le roman offre une critique acerbe de la société ségrégationniste américaine, mettant en lumière les injustices et les discriminations auxquelles étaient confrontés les Afro-Américains. Cette critique est d’autant plus poignante qu’elle est racontée du point de vue d’une femme ordinaire qui a choisi de résister à l’injustice.
Le style d’Ébodé est à la fois poétique et engagé. Il parvient à capturer l’essence des émotions de Rosa Parks tout en offrant une réflexion profonde sur les enjeux sociaux et politiques de l’époque. Son écriture rend hommage à la dignité et au courage de ceux qui ont lutté pour l’égalité des droits.